La coupe de la Ligue des champions, durant le tirage des quarts de finale à Nyon, le 16 mars 2018 © AFP Fabrice COFFRINI
Juventus-Real Madrid en finale avant la lettre, puisque c’était celle de la saison dernière, et Liverpool-Manchester City en choc anglais: l’ex-Ballon d’or Andrei Shevchenko a eu la main lourde au tirage des quarts de finale de Ligue des champions vendredi.
Dans les deux autres affiches de ces quarts (matches aller les 3-4 avril, matches retour les 10-11 avril), le FC Barcelone et surtout le Bayern Munich ont hérité des adversaires les moins huppés, respectivement l’AS Rome (match retour en Italie) et Séville (match retour en Allemagne).
Juve-Real, c’est un classique entre deux géants de l’histoire du foot qui cumulent à eux deux pas moins de 24 finales de C1 (dont 14 sacres). Mais au moins l’un des deux ne verra pas celle de Kiev le 26 mai.
Et c’est un classique qui s’est récemment dépoussiéré, avec deux confrontations mémorables lors des trois dernières saisons: le club italien avait pris le meilleur en demi-finale en 2015 (2-1, 1-1), et la formation espagnole avait remporté la finale en 2017 à Cardiff (4-1).
– Real autoritaire, Juve renversante –
Les deux équipes ont impressionné de manière différente en 8e de finale. Le Real, par son autorité face au PSG (3-1, 2-1). Cristiano Ronaldo a inscrit trois buts sur les deux matches et monte en régime à l’approche des rencontres décisives, comme la saison dernière. Les Merengues de Zinédine Zidane sont en quête d’un fabuleux triplé européen, sachant qu’ils n’ont plus que ce titre de C1 à remporter cette saison.
La Juve de Massimiliano Allegri, elle (finaliste en 2015 et 2017), a impressionné par sa réaction face à Tottenham, renversé 2-1 à Wembley après un nul 2-2 à Turin. Dybala et Higuain restent redoutables en attaque, et Buffon une référence dans ses cages.
« La Juventus Turin a joué contre Tottenham, qui a eu des résultats extraordinaires et a été supérieur à la Juve. Mais celle-ci a pu les surpasser, dépasser les difficultés pour passer. Ils ont une mentalité de compétiteurs », a d’ailleurs souligné sur beIN Sport Emilio Butragueno, représentant du Real. Bref, le match retour à Madrid s’annonce corsé.
L’autre quart explosif se jouera en Angleterre. Il y avait cinq clubs anglais en 8e de finale, il n’ y en aura plus qu’un en demies. Explosif? Liverpool et Manchester City sont portés vers l’avant: leurs confrontations en Premier League ont donné lieu à des festivals de buts (5-0 pour les Citizens en septembre, puis 4-3 pour les Reds en janvier).
City a intégré le club des favoris en Europe au gré d’une saison de haut vol (championnat survolé, Coupe de la League remportée). Il faut dire que le club a déboursé 878 millions d’euros pour bâtir son effectif, en tête du classement des plus dépensiers dressé en février par l’observatoire du football CIES. Ajouté à cet investissement massif, le jeu prôné par Pep Guardiola produit spectacle et résultats, avec des joueurs confirmés comme Agüero ou David Silva, et l’épanouissement d’éléments comme Sané ou Gabriel Jesus.
– Bayern, le mieux loti –
Liverpool de son côté repose sur une des triplettes les plus enviées d’Europe, avec l’avant-centre Firmino épaulé par des ailiers non moins buteurs, Salah et Mané. Les Reds du truculent Jürgen Klopp font figure d’outsider: le match retour est à l’extérieur, et ils souffrent face aux gros calibres anglais, avec une seule victoire en sept matches joués contre les autres membres du top 5 en Premier League…
Le Barça devra négocier un match retour à l’extérieur, dans le Stade olympique de Rome. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans le même groupe de la C1 2015-2016, les Italiens avaient obtenu le nul 1-1 chez eux mais s’étaient effondrés 6-1 au Camp Nou.
Les Catalans sont évidemment favoris: toujours invaincus en championnat, ils ont assommé Chelsea en 8e de finale (1-1, 3-0) grâce à un Messi en grande forme, auteur de trois buts pour atteindre la barre des cent unités en C1. Et si Suarez n’a curieusement toujours pas marqué en Europe, Dembélé est revenu de blessure. Le bémol, c’est le possible forfait du milieu Busquets (pied).
Mais le « gros » le mieux loti est le Bayern, qui recevra au retour l’invité surprise, Séville, même si les Allemands de Jupp Heynckes devront se méfier du tombeur de Manchester United.