La CGEM a tenu, jeudi 22 mars, une rencontre autour du thème « Ethique et conformité dans les affaires ».
Cet événement s’inscrit dans le cadre du plan d’action de la commission Ethique et Bonne Gouvernance de la CGEM visant à décliner sa mission de promouvoir la culture de la bonne gouvernance et de faire de l’éthique, un levier stratégique pour la compétitivité de l’entreprise marocaine et de l’économie nationale.
Il était également question de mettre l’accent sur les actions de déclinaison du programme P8 de la stratégie nationale de lutte contre la corruption qui porte sur le renforcement de l’intégrité du monde des affaires.
Intervenant à cette occasion, Ahmed Rahhou, PDG du groupe CIH Bank, a affirmé qu’une entreprise qui adopte une bonne gouvernance est sûre d’avoir un retour sur investissement. Pour lui, la prime de risque est un indicateur d’appréciation de l’entreprise par le marché. « A partir du moment où l’image de l’établissement s’améliore la prime de risque baisse… Une société réputée bien gouvernée et transparente, paye moins pour lever des fonds sur le marché des capitaux. La mise en place d’un système de bonne gouvernance est un système lourd qui suppose un certain parti pris en termes d’éthique, de pratique et de déontologie », a-t-il précisé.
Pour illustrer ses propos, il a donné l’exemple des délais de paiement. « La déontologie est en train de se perdre sur le marché notamment sur les délais de paiement », a-t-il déclaré, et d’ajouter : « Les gens se sentent aujourd’hui non concernés par le fait de payer ou de ne pas payer, et c’est devenu un système en place. C’est un comportement non déontologique mais il est tellement général que personne ne se sent touché dans sa morale ». Pour lui, il faut faire attention, lors de la conception des lois et des réglementations, à ce que celles-ci aillent dans le même sens de l’éthique de la bonne gouvernance, faisant allusion à la loi sur les délais de paiement, qui était discriminatoire pour les fournisseurs et qui a dû être supprimée après protestation de la CGEM.
Concernant l’éthique dans les entreprises publiques, Abdelaziz Samih, Directeur Adjoint à la DEPF, Chargé des Structures des Etudes et du Système d’Information – MEF, a déclaré que le train des réformes a, ces dernières années, été accéléré pour pouvoir améliorer la transparence au niveau du secteur public, et rétablir la confiance dans le milieu des affaires. Il a cependant affirmé que les lois, principaux outils d’intervention de l’état, ne sont malheureusement pas suffisantes pour avoir tous les résultats escomptés en matière d’éthique et de bonne gouvernance.
A. Loudni