Sur le site de Volkswagen à Wolfsburg, le 26 octobre 2020. L'Allemagne est le premier marché automobile européen © AFP/Archives Ronny Hartmann
Les ventes de voitures ont connu une chute « sans précédent » au cours d’une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19, tombant à moins de dix millions de véhicules, ont indiqué mardi les constructeurs.
« Le marché des voitures particulières s’est effondré de 23,7%, à 9.942.509 véhicules, sous l’effet de la pandémie », soit 3 millions de moins qu’en 2019, a indiqué l’association des constructeurs européens (ACEA) dans un communiqué.
C’est le chiffre le plus bas constaté depuis le début de la série statistique en 1990, plus bas que 2013 et 1993, des années déjà noires pour l’industrie automobile.
C’est aussi une dure chute par rapport aux autres grands marchés: la Chine, premier marché mondial, a constaté une baisse de seulement 1,9% sur un an, à 25,3 millions de véhicules, les ventes s’étant redressées à partir du printemps.
Les Etats-Unis prévoient une baisse de 15,3%, à 14,4 millions de véhicules, selon une estimation du cabinet Cox Automotive en décembre.
« Les mesures prises contre la pandémie – y compris des confinements stricts et d’autres restrictions tout au long de l’année – ont eu un impact sans précédent sur les ventes de voitures dans l’Union », souligne l’ACEA.
Après un printemps catastrophique et plusieurs mois en dents de scie, le mois de décembre a toutefois été un des meilleurs de l’année, avec une baisse de 3,3% seulement, à 1.031.070 unités.
De nombreux pays sont restés en baisse en décembre, comme l’Italie, la France et la Belgique, mais l’Espagne a retrouvé son niveau de décembre 2019, et l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas ont fait mieux qu’en 2019.
Sur l’année, « les 27 marchés de l’Union européenne ont enregistré des baisses à deux chiffres « , souligne l’ACEA. Mais tous les pays ne sont pas égaux: parmi les plus grands marchés, l’Espagne enregistre la plus lourde chute (-32,3%), suivie par l’Italie (-27,9%), la France (-25,5%), la Pologne (-22,9%) et la Belgique (-21,5%).
L’Allemagne, premier marché européen (-19,1%), et les Pays-Bas (-19,5%) s’en sont un peu moins mal sortis.
Au Royaume-Uni, désormais séparé du continent par le Brexit, les ventes ont plongé de 29,4%, à 1,6 million de véhicules selon l’ACEA.
Les constructeurs ont tous souffert, mais le leader européen a pu conforter sa position: Volkswagen (Skoda, Audi, Seat, Porsche) a vu ses ventes chuter de 21,6%, à 2,5 millions de véhicules, mais sa part de marché a augmenté, à 25,6%.
Les ventes de son dauphin PSA ont lourdement chuté de 29,3%, à 1,5 million de véhicules, plombé notamment par Opel/Vauxhall, et sa part de marché a reculé, à 15,2%. Le nouvel allié de PSA dans le groupe Stellantis, Fiat-Chrysler, a vu ses ventes reculer de 25,5%, à plus de 650.000 véhicules.
Le troisième groupe européen, Renault, a chuté de 25,6%, à plus de 1,1 million de véhicules, entraîné par un mauvais score de Dacia.
Parmi les autres groupes, Hyundai-Kia, 4e, recule de 18,4%, BMW de 16%, Daimler de 22,4%, Toyota de 12,8% et Ford de 30,6%.
LNT avec Afp