Les Lions de l’Atlas ont réussi un exploit à plus d’un titre en se qualifiant pour la première fois de l’histoire d’un pays arabe en quarts de finale de la Coupe du Monde de Football au Qatar.
C’est d’abord un exploit footballistique mené de mains de maître par cet entraîneur Walid Regragui qui semble avoir la baraka. Jeune mais expérimenté, il a su projeter son groupe de joueurs vers une ambition commune, en insufflant en eux une rage de vaincre inextricable fondée sur l’amour du maillot, de ce qu’il représente pour la Patrie et tous les Marocains. A chaque compétition majeure, le public marocain a réclamé un entraîneur national non pas par chauvinisme mal placé mais bel et bien pour cela, pour que tout le groupe fasse corps.
Notre fierté et notre joie est communicative et rayonne désormais dans le monde entier grâce aux millions de contenus partagés depuis hier soir, de scènes de liesse dans les plus grandes capitales du globe et les rues de tout le pays. Partout, nos concitoyens donnent l’image d’un peuple uni derrière son équipe, sa nation et son Roi qui a fêté la victoire dans la rue, le distinguant un peu plus de tous les dirigeants du monde.
Les supporters marocains présents au Qatar ont fait preuve tout le long de la compétition d’une exemplarité rare, de l’ambiance conviviale et festive qu’ils ont allègrement maintenue, aux actions très remarquées de nettoyage des stades après nos matchs. Les peuples arabes, mais aussi de très nombreuses nations, séduits par ce visage marocain, nous soutiennent aussi avec passion et ferveur.
En réalité, ce momentum n’est pas seulement footballistique, il couronne les avancées multiples que le Maroc a accompli ces vingt dernières années, les efforts diplomatiques face aux grandes puissances de ce monde, la gestion exemplaire de la pandémie de la Covid-19 par les autorités. Autant d’éléments qui confortent notre Soft Power et qui mis bout à bout, projettent un nouveau Maroc. Un Maroc qui n’accepte plus la condescendance et les leçons des uns et des autres. Un Maroc qui est résolument ancré dans sa stratégie de développement et d’indépendance, en tant que champion africain, arabe et musulman. Le Maroc déconstruit les clichés orientalistes et ceux de la posture post-coloniale, fort de son histoire et résolument tourné vers l’avenir.
Que peut-on retenir de cette épopée qatarie ? Que les Marocains ont besoin de leaders, jeunes et expérimentés, qui peuvent contribuer grâce à leur audace et leur ambition à faire du Maroc une nation moderne et compétitive. Que l’apport des diasporas marocaines, lorsqu’il est imbriqué et entrelacé avec les racines et l’ancrage de leur pays, peut produire des résultats inédits et autrement inatteignables. Que les valeurs de respect, de convivialité et de fraternité entre les Marocains méritent de redevenir au cœur de nos interactions. Que cette fierté que l’on projette face à tous d’être Marocains, doit être constamment dans nos esprits lorsqu’on travaille au développement de notre pays. Il est grand temps que nous portions tous cette ambition de faire de notre pays un modèle, de viser l’excellence dans tous les domaines, de la propreté de nos rues au paiement de nos impôts, sans raccourci, sans compromis. L’équipe nationale nous a prouvé que ce n’est pas une ambition vaine.
Zouhair Yata