
C’est désormais un fait, de plus en plus évident, pour ne pas dire irréversible. En effet, les pays industrialisés comme ceux en voie de développement, ne sont plus indifférents aux multiples risques de la dégradation environnementale. Ce constat souligne le grand défi et l’urgence de la protection de l’environnement et du développement Durable.
Chez nous au Maroc et au-delà de son aspect obligatoire pour les entreprises cotées, car celles-ci doivent produire annuellement un rapport ESG, la culture de la RSE est de plus en plus présente chez les entreprises marocaines, particulièrement dans les grands groupes. Certains s’y mettent car il s’agit d’un ‘‘management à la mode’’, tout simplement. D’autres pour soigner l’image de l’entreprises sans véritable conviction. Néanmoins, certains de ces groupes sont animés par la volonté d’aider, de soutenir, de contribuer et d’accompagner les chantiers structurants de la société, d’être au cœur de son développement, voire être l’un des principaux acteurs du changement escompté sur les plans aussi bien socio-économique qu’environnemental. Néanmoins, il est important de souligner que beaucoup d’entreprises marocaines, animés certes par cette volonté de favoriser le développement durable, ne disposent pas d’assez de ressources nécessaires, notamment financière et humaines, pour répondre au défi environnemental.
Ainsi, l’enjeu est de taille pour toute entreprise marocaine soucieuse du développement de l’environnement dans lequel elle évolue. La RSE peut apporter, le cas échéant, une réelle valeur ajoutée afin de faire face aux défis économiques auxquels est confronté le Maroc au même titre que beaucoup d’autres pays dans leur quête d’un développement social et économique, durable et harmonieux.
Hassan Zaatit
Des actions méritant d’être citées
La CGEM promeut la mobilité durable
La Confédération Générale des Entreprises du Maroc, l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc -, le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique, le Ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement, l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Énergétique (AMEE) et l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles (IRESEN) viennent de signer une Charte pour la réalisation d’une étude sur la mobilité durable au Maroc.
L’objectif de cette étude est de contribuer à la définition d’une feuille de route nationale pour la mobilité électrique et durable, de déterminer les orientations en la matière et de préparer les entreprises marocaines aux mutations en cours dans ce secteur. “La mobilité durable est un sujet structurant qu’il faut anticiper et penser sur le long terme afin de ne pas avoir à subir les transformations mondiales sans préparation. Il est de notre responsabilité, en tant que représentant du secteur privé, d’accompagner les efforts de l’État et de contribuer à poser les fondements de ce que sera la mobilité au sein de notre pays dans les années à venir, mais aussi de faire bénéficier nos entreprises des opportunités que la transition écologique présente” a souligné M. Chakib Alj, Président de la CGEM. L’étude, qui sera financée par l’Agence néerlandaise des Entreprises, à travers The Energy Transition Facility (ETF), et menée par EV Consult, repose sur sept axes majeurs, à savoir la mise en place du cadre réglementaire et législatif, le développement de l’écosystème national, la planification urbaine, la mise en place d’un programme R&D et Innovation adapté au contexte national, l’identification des technologies de mobilité électrique et durable et d’une offre adéquate en véhicules, la planification des infrastructures de recharge et l’introduction des énergies renouvelables en la matière. En effet, la transition vers une mobilité durable est aujourd’hui d’une grande importance, vu que le secteur du transport représente près de 38% de l’énergie totale consommée au Maroc.
La mise en place d’un système de transport privilégiant les solutions à bas carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) aura un rôle déterminant dans le succès des efforts de transition énergétique et écologique du Maroc. Ce changement représente également une opportunité historique de stimulation de la croissance économique s’il est accompagné d’une stratégie d’intégration locale anticipative et réfléchie en matière notamment de préservation de l’environnement.
Les phosphates face aux contraintes environnementales
Symphos est un réseau d’acteurs internationaux autour du phosphate et ses dérivés. Une initiative exclusivement émanant de l’OCP et dont le lancement fut en 2011. Le concept Symphos, un événement biennal, se veut ainsi un carrefour international avec pour principaux objectifs de servir de plate-forme d’échange et de partage autour des bonnes pratiques et de l’innovation, d’examiner les solutions pouvant améliorer la production et préserver les ressources et d’échanger le savoir et le savoir-faire entre les différents participants. Aujourd’hui, la communauté Symphos ne cesse de s’agrandir avec notamment de nouveaux enjeux à l’horizon, en premier lieu l’environnement et le développement durable. D’ailleurs, c’est à Benguérir, en 2019, qu’il a été procédé à la mise en place d’un réseau international de la communauté Symphos. Composée de scientifiques et d’industriels, cette entité aura pour mission de développer des travaux de recherche sur les vertus du phosphore et des phosphates, selon une démarche scientifique et technique. La Symphos se penche ainsi sur les nouvelles solutions technologiques et tendances en matière de valorisation des phosphates et dérivés autour, entre autre, du rôle de l’ammoniac, un élément essentiel à la fertilisation des sols, et des enjeux de la digitalisation et de l’intelligence artificielle. La question environnementale et celle en rapport avec une industrie du phosphate durable, constituent une priorité de Symphos. En effet, la communauté Symphos est unanime à souligner l’urgence de l’innovation pour une industrie des phosphates propre, éco-friendly et durable, ainsi que l’optimisation des procédés et ressources. Le recyclage des plastiques pourrait être une opportunité à même de créer pas moins de huit usines et de l’emploi et contribuer à la lutte contre le rejet des déchets industriels. C’est ce qu’on appelle le développement durable en industrie. Pour cette communauté, il ne peut y avoir d’innovation sans la fédération des efforts des universitaires et des industriels animés par un objectif aujourd’hui davantage incontournable : une industrie des phosphates propre, prospère et durable.
LafargeHolcim Maroc, un cimentier engagé́ pour bâtir des liens durables avec les communautés locales
En ligne avec son programme RSE, N’BNIOUW L’7AYAT, LafargeHolcim Maroc est mobilisé dans le développement des communautés et des territoires qui l’entourent. Le Groupe œuvre à renforcer l’autonomisation des communautés, à promouvoir la culture du dialogue et à valoriser toutes les pratiques qui permettent de développer l’économie locale, dans l’objectif de créer de la valeur partagée et de bâtir des liens durables. Plus de 12.000 riverains de la cimenterie ont ainsi bénéficié en 2020 des actions RSE du programme N’BNIOUW L’7AYAT. Dans le cadre du soutien à l’éducation et de la lutte contre l’abandon scolaire, plus de 2200 enfants et adolescents riverains ont été accompagnés, avec la réhabilitation de six écoles et l’opération annuelle de rentrée scolaire. Au niveau de son site de Settat à titre d’exemple, des programmes de développement de l’employabilité ont été lancés avec des coopératives d’élevage de poulet bio et de caprins. Les caravanes médicales pour adultes et enfants, ainsi que l’équipement d’un poste d’échographie au centre de santé Lebna, ont permis à environ 3000 riverains de bénéficier de tests et de soins. Aussi en matière de développement local, la réalisation et le réaménagement d’installations ont permis l’accès à l’eau potable pour plus de 8200 riverains dans plusieurs douars proches de la cimenterie de Settat. Accompagnant depuis plus de 90 ans les plus grands chantiers de développement du Royaume, LafargeHolcim Maroc continue ainsi de placer le Développement Durable au cœur de sa vision et de ses actions, en le prenant en compte dans tous ses processus et à toutes les étapes de sa chaîne de valeur.
Le semis direct, une solution innovante pour une agriculture durable et résiliente
Aujourd’hui plus que jamais et face aux changements climatiques et à la rareté des précipitations, il est nécessaire de se pencher sur des modèles territoriaux de transition agro-écologique de l’agriculture qui puissent mettre à l’échelle des mesures variées et complémentaires d’adaptation. C’est dans ce cadre que le programme Al Moutmir de l’OCP avait lancé en octobre 2019, en partenariat avec l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), la technique innovante dite Semis Direct avec le concours de plusieurs associations et coopératives agricoles à l’échelle nationale. Concrètement, avec un cumul de plus de 29 000 ha réalisés en semis direct durant les deux campagne 2019-2020 et 2020-2021, les agriculteurs bénéficiaires auraient contribué en principe à une séquestration de plus de 4350 T supplémentaires de carbone, sachant que la séquestration est plus importante lors des premières années d’adoption du système. Les résultats se veulent fort prometteurs pour la phase 2 du programme national de semis direct, soit une amélioration de +23% du rendement biologique et +18,3 % du rendement en grains des plateformes semis direct par rapport au conventionnel.
Pour la saison 2020-2021, le programme de semis direct Al Moutmir a couvert plus de 18 500 ha réalisés en semis et plus de 700 plateformes de démonstration installées et ce au niveau de plus de 100 localités dans 23 provinces. Le programme a couvert différentes zones agro-climatiques (Bour Défavorable, Bour Intermédiaire, Bour Favorable, Bour Favorable Supérieur et Montagne). Plus de 40 organisations professionnelles porteuses et plus de 3500 agriculteurs ont bénéficié de ce programme qui a couvert les principales cultures annuelles pratiquées dans notre pays, à savoir les céréales en premier lieu, les légumineuses et aussi d’autres cultures à fort potentiel comme les oléagineuses notamment le colza dont plus de 2 000 ha ont été réalisés en semis direct dans les provinces de Sidi Kacem, Meknès, El Hajeb, Midelt, et Khénifra.
Les rendements biologiques moyens ont été plus importants au niveau des plateformes de semis direct, soit une amélioration de 22% en moyenne au niveau national par rapport au conventionnel. Quant aux rendements en grains, la moyenne est de 4 102 kg/ha en semis direct contre 3 467 kg/ha en conventionnel, soit une amélioration de +18,3 % : ‘‘ Ainsi, le système semis direct confirme, en plus de sa résilience face aux aléas du climat, son efficacité à tous les niveaux et à différentes conditions pédoclimatiques. Il représente, parmi d’autres, une solution efficace pour améliorer et stabiliser les rendements, réduire les coûts de production et préserver les ressources’’, dit-on auprès des spécialistes d’Al Moutmir, tout en précisant qu’en plus de l’amélioration des rendements biologiques et en grains, dès les premières années de son adoption, le semis direct permet de réduire les coûts de production, ce qui permet aux agriculteurs d’économiser de 800 à 1300 Dhs/ha et avec le gain généré par l’amélioration des rendements, ce système permet d’augmenter la marge de bénéfice (entre 2500 et 3000 Dhs/ha en moyenne pour les deux campagne 2019-2020 et 2020-2021). Pour Al Moutmir, le programme de semis direct OCP a été pensé et mis en œuvre dans le cadre d’une approche participative fédérant plusieurs acteurs : associations et coopératives, experts scientifiques, experts de l’agriculture de conservation, industriels. Le tout pour une agriculture durable et résiliente.
La scolarisation des enfants défavorisé, un axe central de l’engagement de la Fondation Annajah de Saham Assurances
Créée en 2019 par SAHAM Assurance, la Fondation Ennajah a pour vocation de promouvoir l’éducation des enfants défavorisés, lutter contre l’abandon scolaire, la pauvreté et l’exclusion sociale. Elle apporte ainsi son soutien aux populations démunies, pour participer à l’éradication de toutes les formes de précarité. Depuis sa création, la Fondation Ennajah a permis à plus de 15 000 élèves de bénéficier des ordinateurs et studios numériques offerts à 24 établissements au niveau de l’AREF Casa-Settat.
La Fondation parraine également 7 pensionnats d’élèves (Dar Attalib) dans les provinces de Zagoura, Tinghir, Sefrou, Azilal et Taroudant. Une opération menée en collaboration avec la Banque Alimentaire, au profit de 621 élèves bénéficiaires.
Par ailleurs, la Fondation Ennajah organise périodiquement des opérations de distribution d’aide aux populations défavorisées, incluant des denrées alimentaires de bases, des produits d’hygiène… La Fondation Ennajah a récemment équipé 1000 élèves du milieu rural en tablettes et ce, dans le cadre de son partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports. Cette nouvelle initiative vient consolider le plan d’action de la Fondation Ennajah, visant à soutenir l’utilisation des nouvelles technologies par les élèves issus des zones enclavées, afin d’assurer un accès égalitaire à l’enseignement numérique, contribuant au développement social et cognitif.
Les bénéficiaires ont ainsi été sélectionnés à l’échelle de six Directions provinciales du Ministère parmi les élèves des classes certificatives, fin du cycle primaire et fin du cycle collège ainsi qu’au niveau des deux années du baccalauréat. Par ailleurs, les tablettes ont été au préalable configurées pour intégrer la plateforme « Telmidtice » destinée aux cours, exercices et aux révisions des examens ainsi que la plateforme «taalim.ma» permettant d’organiser des classes virtuelles.
HZ