
Il est aujourd’hui important pour les administrateurs d’intégrer une approche environnementale, sociale et de gouvernance (ESG).
Comme le confirment plusieurs études, les programmes ESG ont un impact clairement positif sur le bilan des sociétés, mais aussi à terme à terme, pour les investisseurs. Selon le rapport de McKinsey « Five Ways That ESG creates value » qui date de novembre 2019, les entreprises les plus performantes en matière d’ESG bénéficient d’une croissance 10 à 20% plus rapide et d’une valorisation plus importante que leurs concurrents, tout en réduisant les coûts de 5 à 10% par rapport aux autres entreprises du marché.
C’est dans cette perspective que le Club des Femmes Administrateurs (CFA) a défini sa raison d’être qui est de « Développer une communauté influente de femmes leaders oeuvrant pour une gouvernance performante, responsable et durable » et a choisi le thème « Les engagements ESG : un sujet de conseil pour une gouvernance performante, responsable et durable » pour la Conférence qui a ponctués ses 10 années d’existence.
Dans son mot d’ouverture Mme Amina Figuigui, Présidente de CFA a affirmé que la gouvernance responsable n’est plus un choix mais une nécessité qui vient renaitre face à une urgence écologique, économique, politique et sociale.
« On assiste à un véritable changement de paradigme dans les organisations puisque les entreprises de demain ne seront plus évaluées sur leur performance financière mais aussi sur leur impact social sociétal et environnemental. Les entreprises n’ont d’autres choix que de suivre cette nouvelle direction en plaçant les questions ESG au coeur de leur stratégie de croissance et de durabilité », a-t-elle souligné. Et de conclure : « Aujourd’hui les enjeux ESG ne sont pas une question de label ou de maitrise du risque environnemental et social, c’est en premier lieux un enjeu d’engagement et de transparence de la part de l’entreprise ».
De son côté, Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des Finances, a affirmé que le sujet des engagements ESG ne doit pas uniquement être abordé dans les rapports RSE des entreprises ou y consacrer quelques lignes dans un rapport d’activité. « Cela doit être une préoccupation au quotidien et une conviction profonde », a-t-elle souligné.
Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC et première Présidente de CFA, a déclaré que les considérations ESG sont des sources de risque que l’entreprise se doit de gérer correctement sous peine d’impact négatif sur sa performance financière et sa pérennité.
« Partant de ce constat, l’AMMC a développé une série d’initiatives pour installer la culture du développement durable au sein du marché des capitaux. Nous avons publié en 2017 un guide sur la RSE des entreprises ainsi que sur le reporting ESG, et ce dans l’objectif de sensibiliser les sociétés faisant appel à l’épargne sur l’importance d’une démarche RSE solide et cohérente tout en proposant une démarche pratique pour sa mise en oeuvre », a-t-elle précisé.
Ce guide fut un moyen pour l’AMMC de communiquer sur ses orientations futures en matière de communication extra-financière afin de préparer les émetteurs sur le marché des capitaux aux obligations de reporting ESG introduites deux ans plus tard en 2019.
Cette rencontre était l’occasion d’annoncer la mise en place d’un baromètre de Gouvernance Responsable au Maroc fruit d’un partenariat entre CFA, la CGEM, l’Institut Marocaine des Administrateurs et Ethics & Boards.
A. Loudni