Dans une lettre adressée au Chef du Gouvernement, la Fédération Nationale des Travailleurs de l’Energie (FNTE) de l’UMT, n’a pas fait dans la dentelle. Le secteur a aujourd’hui plus que jamais besoin d’une importante réforme structurelle. Telle est la position ferme de la FNTE en ce qui concerne la politique énergétique du Royaume, particulièrement la branche Électricité.
Rappelons que la Fédération créée en 1955 et sa contribution pour le développement du secteur n’est plus à démontrer. Elle appelle le Chef du Gouvernement à procéder à une révision profonde de la stratégie marocaine en la matière.
Dans son mémorandum, la Fédération constate avec grand regret l’absence de toute concertation avec les acteurs historiques du secteur et l’absence de toute approche participative à un moment où le secteur de l’Electricité fait face à des défis de taille. La Fédération pointe du doigt l’acteur politique qui ne cesse de faire preuve d’ignorance des véritables enjeux d’un secteur aussi stratégique pour le Maroc, son économie, les citoyens et tous les collaborateurs électriciens.
La Fédération estime dans ce sens que le Gouvernement n’a pas mené les réformes nécessaires pour la réforme escomptée pour une institution publique à l’image de l’Electricité. La déception auprès des électriciens est grande.
Par la même occasion, la Fédération tire la sonnette d’alarme sur l’importance de la protection de la souveraineté énergétique du Maroc. L’Etat n’a pas droit à l’erreur compte tenu des enjeux en vue. Les électriciens de la Fédération tiennent à préciser qu’après la libéralisation du secteur de la production électrique et la volonté manifeste de libéraliser sa distribution au détriment de la facture sociale, le Maroc est tenu de veiller soigneusement sur l’Office National de l’Electricité en tant qu’institution majeure du pays et son rôle de premier plan dans la garantie de la cohésion sociale.
Partant et par rapport aux grandes réformes de l’heure, la Fédération Nationale des Travailleurs de l’Energie souligne la nécessité de concilier entre les besoins incessants en électricité, l’importance de l’efficacité et la productivité et la protection du pouvoir d’achat des masses populaires et la paix sociale. Le tout dans un climat social optimal.
Réaliser des équations pareilles n’est possible que dans le cadre du dialogue, l’échange, la concertation et l’ouverture de débats sérieux entre les protagonistes des politiques publiques en la matière et les partenaires sociaux.
Dans son mémorandum, la Fédération persiste et signe : l’Office National de l’Electricité est un pilier fondamental pour le Maroc moderne. Dans cette lettre aussi, la Fédération analyse en profondeur la véritable crise de l’Office et le processus de démantèlement des services de l’ONEE, branche électricité. Au menu aussi, la Fédération rejète catégoriquement toute approche réformiste du secteur de l’électricité en dehors de la concertation avec le partenaire social. Une condition nécessaire pour faire de l’Electricité un secteur compétitif, souverain et garant de la paix sociale, dit-on avec conviction auprès de la FNTE.
H.Z
L’énergie électrique en 2021 selon la DEPF…
Les principaux indicateurs du secteur de l’énergie électrique ont entamé l’année 2021 sur une croissance positive, après plusieurs mois de croissance négative dans le sillage de la crise sanitaire, indique la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). La production de l’énergie électrique s’est ainsi améliorée de 1,8% au titre du mois de janvier 2021, après un recul de 3,9% au terme de l’année écoulée, fait savoir la DEPF dans sa note de conjoncture de mars 2021. Cette augmentation s’explique, particulièrement, par l’accroissement de la production privée de 5,6% et de celle des projets de la loi 13-09 de 12,6%, allégé par le recul de la production de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) de 12,1%, précise la même source. Cette évolution s’est traduite par une baisse du volume de l’énergie importée de 22,2%, à fin janvier 2021, après +17% à fin janvier 2020 et la hausse de l’énergie exportée de 6,7% (après -46,7%), dans un contexte de l’augmentation de l’énergie appelée nette de 1,2%, après +0,6%, souligne la DEPF. Quant à la consommation de l’énergie électrique, elle a augmenté de 1% à fin janvier 2021, après un repli de 1,5% à fin 2020 et une hausse de 1,4% l’année précédente, portée par le renforcement des ventes de l’énergie de « très haute, haute et moyenne tension » de 8,8% (après +0,2% il y a une année) et de celle de basse tension de 7,7% (après +5,2%).