
Nul ne peut nier le fait que si le Maroc est très souvent cité parmi les meilleurs exemples mondiaux en termes de politique environnementale, c’est en grande partie parce que la question écologique compte parmi les principales préoccupations du Roi Mohammed VI, qui même avant son intronisation, en 1992 à Rio, évoquait la «construction d’un nouveau modèle de société».
La place de choix de la politique environnementale au sein des grandes orientations du pays s’était encore plus renforcée en 2009, quand le Souverain avait appelé «le gouvernement à élaborer un projet de Charte nationale globale de l’environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de développement durable» dans son discours de la fête du Trône. Et, sachant que les Etats ne pourraient faire face à ce phénomène de manière isolée, avait affirmé qu’il «est nécessaire de poursuivre la politique de mise à niveau graduelle et globale, tant au niveau économique qu’au plan de la sensibilisation, et ce, avec le concours des partenaires régionaux et internationaux».
Dans la foulée avait été adoptée en 2011, la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable a été adoptée, puis en mars 2014, la Loi Cadre n° 99-12 portant Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable a été publiée, incitant le gouvernement à élaborer une Stratégie Nationale de Développement Durable.
Une mobilisation globale
Les préoccupations les plus souvent citées par le Roi Mohammed VI concernent les énergies renouvelables, ce qui a conduit notamment à la station NOOR, la préservation de l’eau potable, la protection des pays les plus vulnérables, notamment en Afrique, ainsi que la nécessité de mettre en place une véritable coopération entre l’ensemble des acteurs mondiaux pour faire face à l’urgence. « L’heure est venue pour redresser la situation actuelle. Nous n’avons d’autre choix que d’œuvrer à rattraper le temps perdu par une mobilisation continue et globale et une cohésion constructive, pour assurer aux générations successives une vie commune digne et durable», avait souligné le Souverain dans son discours à la COP 22 tenue en 2016 à Marrakech.
À l’ouverture du 8ème sommet des ministres de l’environnement à New York, le Roi Mohammed VI rappelait qu’en inscrivant le droit à l’environnement dans sa Constitution, le Maroc a franchi un nouveau cap qui vient raffermir encore son engagement déterminé en la matière. Mais il réitérait surtout un point essentiel, qui est que les Etats ne peuvent pas traîner derrière eux l’ensemble de leur société. Il affirmait ainsi que «la réalisation des objectifs de la SNDD est subordonnée à l’implication de toutes les composantes de la société », insistant sur « l’importance d’une transformation culturelle profonde, fondée sur la sensibilisation accrue à l’environnement».
Toutes les composantes de la société
À l’occasion de l’ouverture de la COP 26 à Glasgow, le Roi Mohammed VI rappelait que «il nous incombe, de manière urgente, d’affirmer une volonté politique réelle en nous engageant plus équitablement en faveur de pans entiers de l’humanité, contraints de subir les effets d’un ordre économique mondial qui ne leur profite pas dans de justes proportions. De fait, au regard du dommage climatique infligé à l’Afrique, les faibles financements et l’appui technologique insuffisant qui lui sont dévolus, illustrent, de la manière la plus flagrante, la défaillance du système international en place». Et d’ajouter que la politique climatique marocaine «s’inscrit dans le cadre d’une stratégie intégrée de développement bas carbone à l’horizon 2050, visant le passage à une économie verte qui soit en accord avec les objectifs de durabilité, de renforcement de la résilience, d’adaptation et de protection de l’environnement, sur lesquels repose le nouveau Modèle de développement du Royaume». La question environnementale, après la Constitution, est intégrée au modèle de développement, et au fonctionnement de l’économie du Maroc. Elle concerne donc l’ensemble des acteurs de la société marocaine.
Dans son discours à l’occasion de l’ouverture de l’année parlementaire, le 8 octobre dernier, il insistait de nouveau sur ce point, mentionnant une «dynamique volontariste ambitieuse incarnant l’intelligence collective des Marocains». Et, concernant la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, il déclarait que celui-ci «n’est pas un plan de mesures figé au sens conventionnel du terme. Il constitue plutôt un cadre général propice à l’action et apte à instaurer de nouvelles règles, à ouvrir de larges perspectives devant chacun et tous».
Le message est clair. L’heure n’est plus, pour les acteurs économiques, à attendre du gouvernement des instructions à suivre, mais à prendre des initiatives, afin d’être un moteur, pour le pays, d’un développement pérenne, qui intègre la dimension environnementale.
SB