Les actions d’Israël menacent la capacité des Palestiniens à vivre à Gaza, alerte l’ONU
Les actions militaires et politiques menées par Israël dans la bande de Gaza mettent gravement en péril “la capacité future des Palestiniens à vivre” dans ce territoire, a affirmé ce vendredi Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, lors d’un point de presse à Genève.
« La mort, la destruction, les déplacements, le déni d’accès aux besoins fondamentaux à Gaza et l’idée répétée que les Gazaouis devraient quitter complètement le territoire soulèvent de réelles inquiétudes quant à la capacité future des Palestiniens à vivre en tant que groupe à Gaza », a-t-elle déclaré, pointant du doigt une situation qui dépasse le cadre des violations ponctuelles du droit international humanitaire pour s’inscrire dans une logique de destruction structurelle.
Depuis le début de l’offensive israélienne, les rapports d’ONG et d’agences internationales font état d’un bilan humain catastrophique, d’une destruction systématique des infrastructures civiles — écoles, hôpitaux, réseaux d’eau et d’électricité — et d’un blocus humanitaire quasi-total. L’ONU et plusieurs ONG dénoncent une politique de punition collective, interdite par les conventions de Genève, ainsi que des frappes indiscriminées dans des zones densément peuplées, souvent qualifiées de violations graves du droit international.
À ces attaques physiques s’ajoute une rhétorique officielle israélienne de plus en plus inquiétante, certains responsables évoquant ouvertement le transfert forcé des populations gazaouies vers d’autres pays. Cette idée, fermement condamnée par les Nations Unies et la majorité de la communauté internationale, est perçue comme une tentative à peine voilée de nettoyage ethnique ou de déplacement forcé, deux notions définies comme crimes contre l’humanité par le droit international.
« Le droit au retour, à une vie digne et à l’autodétermination du peuple palestinien est en train d’être méthodiquement démantelé », commente un expert indépendant des Nations Unies sous couvert d’anonymat. Il ajoute : « Ce que nous observons aujourd’hui à Gaza, ce n’est pas une simple opération militaire, mais un processus d’effacement progressif d’une population de son territoire. »
L’ONU appelle Israël à cesser immédiatement les attaques contre les civils, à autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire et à respecter le droit international. Malgré les appels répétés de la communauté internationale, le gouvernement israélien poursuit ses opérations, tout en rejetant les accusations portées contre lui comme étant biaisées ou motivées politiquement.
Dans ce contexte, de plus en plus d’experts et de juristes internationaux commencent à évoquer la possibilité de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité, susceptibles d’être portés devant la Cour pénale internationale. Un débat d’autant plus pressant que la persistance et l’ampleur des destructions posent aujourd’hui la question de la viabilité même de Gaza comme territoire habitable.
À mesure que les mois passent, l’avenir des Palestiniens à Gaza semble s’assombrir, au point que certains diplomates de l’ONU s’interrogent désormais publiquement : est-ce encore un conflit, ou bien un démantèlement méthodique d’un peuple et de son droit à exister sur sa terre ?
LNT