M. El Otmani intervenant lors de la session ordinaire du Conseil national du PJD, en février 2020. Source : MAP
Le 8 septembre est une date qui restera certainement marquée dans l’esprit des islamistes du PJD. En effet, l’échec est cuisant, et la déception est grande. Et à vrai dire, peu s’attendaient à ce que le PJD s’effondre de la sorte. Loin de là, et même les analystes les plus avertis ne donnaient pas le PJD perdant d’une manière aussi impressionnante.
Ainsi, les amis d’El Othmani ont perdu plus de 100 sièges, passant de 120 à 12 sièges. Hallucinant ! Mais pour beaucoup, il s’agit tout simplement d’un vote sanction. Le PJD a payé très cher sa gestion qualifiée de chaotique de la chose publique depuis dix ans déjà. Les Marocains ont voté le changement et la rupture avec un parti qui n’a pas été à la hauteur des véritables enjeux de l’heure. Un fardeau de moins, dit-on çà et là. Pour beaucoup aussi et à un certain moment, il fallait enterrer cette formation qui s’est montrée incapable de trouver des solutions adéquates et efficaces aux véritables problématiques qui freinent le développement de la société marocaine.
Devant ces résultats, le très controversé Abdelilah Benkirane, l’un des derniers ténors du PJD, n’a pas tardé à réagir, demandant à El Othmani de présenter sa démission du Secrétariat Général du parti.
Dans sa lettre à El Othmani, Benkirane a écrit : « En ma qualité de membre du Conseil national du PJD, ainsi que de par ma position d’ancien SG, et après avoir pris connaissance de la douloureuse défaite aux élections législatives, je considère en ces circonstances qu’il sied à notre parti que le SG assume ses responsabilités et présente sa démission ». Et d’ajouter : « Son adjoint devra prendre la relève dans l’attente de la tenue du Congrès, dans les plus brefs délais, dans la perspective que notre parti continue à assumer ses responsabilités au service de la patrie, à partir de son nouvel emplacement ».
Autrement dit et selon Benkirane, c’est El Otmani qui n’a pas réussi à gérer comme il se doit ces élections. El Othmani devrait donc assumer les conséquences de cet échec retentissant et claquer la porte. Lui, qui a perdu la circonscription de Rabat-Océan en faveur du PAM, l’Istiqlal et le MP, va boucler de ce fait sa carrière politique sur une note peu glorieuse.
Mais au-delà, l’appel de Benkirane à El Otmani ne serait-il pas une manière de sauver le parti d’une probable implosion ? Dans tous les cas, le Docteur est certainement dans l’urgence de remonter le moral des Pjdistes qui n’imaginaient pas à aucun moment un échec aussi humiliant. C’est dire, ‘‘il faut sauver les meubles’’ est aujourd’hui le mot d’ordre pour une Lampe qui a eu du mal à briller lors de ces législatives du 8 septembre, tant attendues par les uns et les autres.
Hassan Zaatit