Le président taïwanais veut une armée prête face à la Chine d’ici 2027
Le président taïwanais, Lai Ching-te, a annoncé mercredi son objectif de disposer d’une armée pleinement préparée d’ici 2027 pour faire face aux menaces d’invasion chinoise, tout en proposant d’importantes dépenses supplémentaires pour la défense de l’île.
Dans un contexte de tensions croissantes avec Pékin, qui revendique Taïwan et n’écarte pas le recours à la force, M. Lai a indiqué que son gouvernement envisageait de mobiliser 40 milliards de dollars (34,5 milliards d’euros) sur plusieurs années pour renforcer les capacités militaires de l’île. L’annonce a été faite dans un éditorial publié mardi dans le Washington Post et confirmée lors d’une conférence de presse à Taipei.
« Nous cherchons à renforcer la dissuasion en augmentant les coûts et les incertitudes pour Pékin », a souligné le président, ajoutant que l’objectif était d’atteindre « un haut niveau de préparation des forces interarmées pour dissuader efficacement les menaces ».
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à porter les dépenses de défense à plus de 3 % du PIB dès 2026, et jusqu’à 5 % à l’horizon 2030, conformément aux pressions des États-Unis, principal allié et fournisseur d’armes de Taïwan. Le plan inclut notamment le développement du « T-Dome », un système de défense antiaérienne multiple, destiné à rendre l’île « imprenable » grâce à l’innovation et à la technologie.
La diplomatie chinoise a réagi immédiatement, affirmant que « les tentatives de Taïwan de résister à l’unification et de rechercher l’indépendance par des moyens militaires ne réussiront jamais ». Du côté interne, l’opposition menée par le Kuomintang, favorable à un rapprochement avec Pékin, pourrait compliquer l’adoption du budget, la présidente Cheng Li-wun dénonçant des dépenses excessives et risquant de transformer la région en « poudrière ».
Les États-Unis ont exhorté les forces politiques taïwanaises à s’accorder sur le renforcement de la défense de l’île. Pour Raymond Greene, directeur de l’Institut américain de Taïwan, « accroître les capacités de défense de Taïwan est un prérequis pour préserver la démocratie et maintenir le soutien international ».
La situation s’inscrit également dans un contexte régional tendu, marqué par des mises en garde de Tokyo, la Première ministre japonaise Sanae Takaichi estimant que des opérations armées contre Taïwan pourraient justifier l’intervention militaire de son pays, ce que Pékin a qualifié de provocation.
LNT avec AFP
