Le plan de Trump pour l’Ukraine relance le débat sur les avoirs russes en Europe
La présentation d’un plan en 28 points par l’administration Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine a provoqué un vif malaise au sein des capitales européennes. Jugée très favorable à Moscou, la proposition américaine remet au premier plan un dossier particulièrement sensible : l’utilisation des avoirs russes gelés dans l’Union européenne, considérés comme un levier essentiel pour soutenir Kiev.
Le point 14 du plan Trump, consacré à la redistribution de ces actifs, inquiète particulièrement les Européens. Environ 210 milliards d’euros appartenant à la Banque centrale russe sont actuellement immobilisés dans l’UE, à la suite des sanctions imposées après l’invasion de l’Ukraine en 2022. Washington propose d’en transférer une partie aux États-Unis et au Kremlin pour financer divers projets, un scénario jugé inacceptable par une majorité de dirigeants européens. « C’est aux Européens de décider » de l’usage de ces fonds, a rappelé Emmanuel Macron.
Cette pression américaine intervient alors que les Vingt-Sept débattent déjà de la manière de mobiliser ces avoirs pour financer l’aide à l’Ukraine au cours des deux prochaines années. Plusieurs pays – dont l’Allemagne, la Pologne, les États baltes ou encore les Pays-Bas – militent pour utiliser ces immobilisations afin de soulager leurs finances nationales fragilisées. Mais le dossier se heurte à une résistance ferme de la Belgique, qui abrite la plus grande partie de ces actifs et redoute des risques juridiques et d’éventuelles représailles russes.
Malgré les efforts diplomatiques en cours, Bruxelles maintient pour l’heure sa position. Les Européens disposent désormais de trois semaines pour tenter de convaincre la Belgique ou trouver une alternative de financement avant un sommet crucial prévu à la mi-décembre.
LNT avec AFP
