
M.Benchaâboun reçoit la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva
L’actuelle visite au Maroc de Mme Kristina Georgieva est importante à plus d’un titre.
En effet, elle intervient à un moment bien déterminé de la conjoncture nationale et, aux premières déclarations de la Directrice générale du FMI, on comprend que l’institution internationale est parfaitement en phase avec les autorités marocaines et notamment celles qui sont en charge de la conduite des affaires économiques et financières, la Banque centrale, etc.
Ceci n’est pas dit pour encenser nos responsables ou se cacher derrière le FMI, mais pour émettre des constats réels, encore ténus certes, mais effectivement réels !
Le Maroc a connu un tournant l’été dernier avec les discours royaux de juillet et août, mais aussi celui de l’ouverture de la session parlementaire d’automne.
Et, ces allocutions du Souverain ont été progressivement suivies d’effets concrets dans les champs les plus prioritaires, économiques et sociaux.
Avec la mise en place de la Commission spéciale sur le nouveau Modèle de Développement, et les premiers comptes-rendus de ses travaux, l’opinion publique a pu comprendre que l’intérêt royal porté aux problèmes vécus par la grande majorité des Marocaines et Marocains se traduisait par des actes concrets, prémisses de réformes et de nouvelles politiques axées sur la justice sociale, la volonté de s’attaquer aux grandes défaillances de notre modèle actuel, telles la santé, l’éducation, l’emploi, etc.
Cela signifie d’ailleurs que les membres de la Commission Benmoussa sont face à un redoutable challenge, celui de ne pas décevoir les attentes, royales et populaires à la fois.
Un second constat qui permet d’appréhender la conjoncture avec plus d’optimisme est l’ensemble de la « machinerie » financière et bancaire qui a été mise en place à l’instigation du Roi Mohammed VI afin de donner aux couches les plus démunies de la population la possibilité effective de s’insérer dans la production, par l’octroi de crédits à des taux ultra préférentiels aux auto entrepreneurs, aux jeunes, aux petits agriculteurs, aux vendeurs à la sauvette, etc.
Bank Al-Maghrib, le GPBM, la Caisse centrale de Garantie, le Fonds Hassan II, le secteur des Assurances, tous sont à l’œuvre pour lancer ce plan d’aide aux TPME, au lumpenprolétariat, aux exclus du système et, selon des déclarations récentes du Président du GPBM, M. Othman Benjelloun, les premières évaluations sont largement positives et démontrent que les bénéficiaires de ce plan commencent à se manifester.
Au passage, on ne manquera pas de stigmatiser l’attitude outrageusement négative des milieux réactionnaires qui, tel l’ancien ministre du PJD Boulif, rejettent l’offre Intelaka sous des prétextes fallacieux qui confirment que les islamistes préfèrent une population misérable et sans moyens pour perpétrer leur influence politique par leurs discours obscurantistes.
Le troisième constat qui traduit ce regain d’optimisme, base essentielle de la confiance, vient de l’approche intelligente empruntée par les pouvoirs publics faisant de l’année 2020 et de la Loi de Finances qui l’encadre, une période de transition avant l’entrée en vigueur de la Réforme de la fiscalité.
En effet, les opérateurs économiques ont compris qu’une dynamique se mettait progressivement en place et cette perspective est réellement génératrice de confiance, sans laquelle l’investissement est chose impossible.
On l’a bien vu d’ailleurs à l’attitude nouvelle du patronat qui, avant de porter son intérêt sur le programme Intelaka, a commencé par élire des dirigeants issus du terreau entrepreneurial, affirmant ainsi sa réelle vocation de promotion de l’entreprise plutôt que d’être une succursale du ministère des Affaires étrangères…
On espère donc fortement de ce qui précède des résultats effectifs et probants dans les meilleurs délais, mais une chose est sûre désormais, le plafond de verre de l’attentisme a été crevé.
Un tel sentiment, long à se manifester, fort volatile au demeurant, doit être préservé, entretenu car il est gage de cet élément immatériel qui n’a pas de prix, LA CONFIANCE !
Fahd YATA