
La Cité ocre vit actuellement au rythme de la 11è édition de la Zahria de Marrakech (Moussem de la fleur d’oranger), un événement culturel d’une grande symbolique, qui consacre Marrakech comme la capitale de la distillation de la fleur d’oranger pour l’ensemble des pays du Maghreb.
Initié par l’Association Al-Muniya de Marrakech pour la conservation et la revivification du patrimoine du Maroc, en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le Conseil Communal de Marrakech et le Conseil de la Région de Marrakech-Safi, en plus de plusieurs associations et centres culturels et établissements scolaires et touristiques, le Moussem de la fleur d’oranger, qui se poursuit jusqu’au 21 mars, vise à préserver cette tradition qui se perpétue depuis des siècles et à faire découvrir au public les techniques de distillation de la fleur d’oranger, indique un communiqué des organisateurs.
Pour cette 11è édition, les organisateurs ont concocté un programme riche et varié s’étalant sur 10 jours, et qui prendra fin le 21 mars courant.
Cette programmation comprend des ateliers d’initiation aux méthodes de distillation de l’eau de fleur d’oranger organisés au siège de l’association Al Muniya de Marrakech et des cérémonies de la distillation de la fleur d’oranger organisées dans plusieurs espaces et centres culturels de la cité ocre.
Au programme de cette manifestation figurent aussi la signature du livre « Femmes de Marrakech : traditions citadines et art de vivre » de son auteure Fouzia Kansoussi, avec présentation de la traduction française de cet ouvrage, l’organisation de Conférences portant sur « Dialogue entre le luth et les oiseaux », « Les Modes musicaux et les Parfums » et « Patrimoine calligraphique marocain : Aperçu sur l’œuvre manuscrite du calligraphe Shaykh Mohammed Ben Al Qassim Al Qandoussi », en plus de concerts dédiés à des genres musicaux ancestraux tels que le Melhoun et la Daqqa marrakchia.
Selon la même source, « Taqtar Zhar » représente le processus lié à la distillation de la fleur blanche pour célébrer le printemps au sein des familles de Marrakech.
Cette belle tradition citadine émane essentiellement des milieux féminins et remonte si loin dans l’histoire de la cité.
Entretenue par la maitresse de maison, celle-ci initie sa fille aux arcanes du cérémonial, après l’avoir hérité de la grand-mère.
Les femmes de Marrakech s’attellent à l’opération de distillation dans leurs domiciles ou dans les coopératives ou encore à l’initiative des associations patrimoniales ou des organismes culturels, notamment les musées ou autres établissements liés aux industries culturelles.
Le processus s’engage au moment de l’apparition de la fleur d’oranger sur les arbres. La floraison dure près de quatre semaines ou plus et atteint sa vigueur avec l’avènement du printemps.
Les gens s’approvisionnent en fleur d’oranger (en fait en fleur du bigaradier) généralement au souk des parfumeurs à la Medina après la cueillette dans les vergers aux environs de Marrakech.
D’autres métiers et personnes s’intéressent aujourd’hui à cette distillation aux fragrances enivrantes et la pratiquent assidument : universitaires, chercheurs, pharmaciens, parfumeurs et commerçants…
Sur proposition de l’Association Al-Muniya, qui organise chaque année la Zahria de Marrakech, dans le but d’assurer la pérennité à ce patrimoine immatériel et empêcher sa disparition, la cérémonie de distillation de la fleur d’oranger a été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel national, depuis juillet 2022.
La Zahria de Marrakech est aussi inscrite auprès de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), en tant que patrimoine culturel du monde musulman.
LNT avec MAP