Des sculptures "Devine Light" de l'artiste thaïlandais Gongkan exposées à Art Basel, le 23 mars 2023 à Hong Kong
Le marché de l’art a progressé légèrement l’année dernière par rapport à 2021 dans un contexte économique incertain et avec le retour de la guerre en Europe, pour atteindre 67,8 milliards de dollars, révèle mardi le rapport annuel Art Basel/UBS.
Les ventes mondiales d’art ont augmenté de 3% en 2022 par rapport à 2021 et dépassé leur niveau d’avant la pandémie en 2019, qui avait fortement perturbé le marché à l’instar du reste de l’économie mondiale.
« L’année 2022 peut être décrite comme une année de divergence », note le rapport.
La croissance du marché est venue du haut de gamme alors qu’en Chine continentale et à Hong Kong les ventes ont diminué à cause des stratégies très strictes de lutte contre le Covid-19.
En revanche, « le marché américain a repris avec force, assurant à nouveau son premier rang » sur le marché mondial de l’art, souligne le rapport.
Malgré les incertitudes, « les collectionneurs sont restés attachés au marché, selon l’étude, pour qui « cette croissance prudente face à une profonde incertitude témoigne de la force du marché de l’art post-pandémie et donne des raisons de croire en sa résilience ».
Noah Horowitz, directeur général d’Art Basel, qui organise l’une des plus grandes foires d’art contemporain au monde et s’est aussi installé à Paris depuis l’année dernière, note que du côté de l’art numérique les choses progressent également malgré « l’hiver crypto », la chute brutale des cryptomonnaires qui stimulait ce segment.
« La popularité de l’art numérique, cinématographique et vidéo a considérablement augmenté, passant de 1% des ventes en 2021 à 5% l’année dernière », note-t-il.
L’art numérique soutenu par les NFT (ces certificats d’authenticité numérique pour des contenus en ligne qui ont connu un engouement certain) « sont responsables en grande partie de ce changement et montrent comment le marché continue d’évoluer et de s’adapter à son époque », souligne M. Horowitz.
En 2022, les collectionneurs fortunés – interrogés par Arts Economics en collaboration avec UBS Investor Watch – restent optimistes sur le devenir du marché.
Ils ont dépensé plus en 2022 qu’avant la pandémie et envisagent positivement 2023, « avec de solides projets de dépenses ».
Selon cette enquête, 77% de ces collectionneurs fortunés s’attendaient à ce que le marché se développe et la majorité d’entre eux affichait l’intention d’acheter de l’art en 2023.
« Ainsi, alors que les signaux de volatilité macro-économique sont un sujet de discussion dominant comme nous nous dirigeons vers 2023, les données nous montrent un marché de l’art résilient soutenu par des collectionneurs disposant de fonds importants, en particulier dans le haut de gamme », explique M. Horowitz.
LNT avec Afp