L’accident survenu mardi sur la route nationale N°1 au niveau du Douar Imzi, à une quarantaine de kilomètre de la ville d’Agadir, a coûté la vie à douze personnes.
L’autocar qui assurait la liaison entre Casablanca et Tan-Tan, transportait 48 voyageurs dont une trentaine ont été grièvement blessés.
Il est à noter qu’au Maroc, les accidents de la circulation, causent annuellement, en moyenne, près de 3500 décès et 12000 blessés graves, soit une moyenne de 10 tués et 33 blessés graves par jour.
En 2019, près de 3 010 accidents mortels ont été recensés dans lesquels 3 384 personnes sont décédées.
La Stratégie Nationale de la sécurité routière 2017-2026 s’est fixé pour objectif ambitieux de réduire, à l’horizon de 2026, la mortalité routière de moitié par rapport à son niveau actuel (moins de 1900 tués sur les routes en 2026), avec un objectif intermédiaire de ne pas dépasser 3000 tués en 2020. Ce chiffre pourrait être atteint cette année, mais pas grâce à « des comportements responsables et des routes plus sûres » comme le veut la stratégie, mais plutôt grâce au confinement qui a limité les déplacements des personnes au strict minimum.
Il faut dire que la mise en place des mesures de confinement sanitaire au Maroc a eu d’autres effets positifs que le ralentissement de la courbe épidémiologique, parmi lesquels la baisse considérable des accidents de la route.
Selon les données du ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, les accidents de circulation ont fait 85 morts en avril et 135 morts en mai, soit de nettes baisses de respectivement 64,73% et 43,98% par rapport à la même période de l’année précédente.
Il est à rappeler que le Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau avait procédé à la mise en place d’un cahier des charges relatif à la gestion des dangers de la propagation de l’épidémie de la Covid-19 dès l’annonce de la reprise des activités du transport en commun de voyageurs par autocars et du transport touristique.
Ces cahiers des charges comportent une série de mesures et de dispositifs préventifs parmi lesquelles on note : l’obligation pour les voyageurs de disposer d’une autorisation professionnelle (ordre de mission), ou d’une autorisation exceptionnelle, délivrée par les autorités locales, respecter le taux de 50% maximum de la capacité du véhicule, l’interdiction d’embarquement à partir des points de transits répartis dans la zone 2, lorsque le trajet se fait à partir de la zone 1, etc.
« Pour aller à Sidi Bennour, j’ai dû intercepter l’autocar sur l’autoroute qui mène à Khouribga », nous explique cet habitant de Berrechid. Et d’ajouter : « L’autocar venait de Rabat, tout le monde avait son masque, le conducteur a pris le numéro de ma CIN et l’a noté sur une feuille où il y avait une liste des noms de tous les passagers ». Le voyageur explique que le conducteur a dû quitter l’autoroute pour une route secondaire et assure n’avoir vu aucun barrage de gendarmes sur tout le trajet.
Le gouvernement a bien mis en place des restrictions, mais est-ce qu’elles sont bien respectées ? Le secteur du transport touristique a certes été lourdement impacté, à l’instar d’autres secteurs, par la crise sanitaire relative au coronavirus, mais est-ce une raison d’ignorer les mesures préventives ?
Plusieurs autocars aux départs des zones 2 vers les zones 1 sont remplis. Certains transporteurs dépassent les 50% des places autorisés, ne demandent pas les autorisations de déplacements aux voyageurs et se contentent du numéro de la carte nationale. D’autres prennent même des voyageurs sur l’autoroute, et passent ensuite par des routes secondaires pour échapper aux contrôles et aux différents barrages déployés à l’entrée et à la sortie des villes et provinces du Maroc, mettant ainsi en péril leur vie et celle des passagers !
A. Loudni