Le Conseil économique social et environnemental (CESE) souligne la nécessité d’adopter une politique ambitieuse d’innovation pour la prospérité économique et l’inclusion sociale.
Dans son avis intitulé « Pour une politique d’innovation qui libère les énergies au service d’un nouveau modèle industriel », le CESE propose une série de recommandations stratégiques et opérationnelles en vue de lever les obstacles à une telle politique et en assoir le développement sur des dispositifs adaptés.
En effet, le Conseil constate que la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a mis en exergue la capacité d’innovation et de résilience citoyenne, sanitaire et industrielle, qu’un pays doit pouvoir déployer dans ces situations. Partant de ce constat, le Conseil considère que dans cette épreuve, se sont clairement révélés tous les atouts potentiels du pays qui lui permettraient de s’engager résolument dans une trajectoire industrielle, fondée sur l’innovation technologique.
De même, le Conseil considère que la capacité d’innovation d’un pays exige aujourd’hui des écosystèmes appropriés ainsi que des processus collectifs dans lesquels de nombreux acteurs publics et privés, nationaux et régionaux, ainsi que les universités et les entreprises, doivent collaborer et jouer pleinement leur rôle.
Sur le plan stratégique, le CESE appelle ainsi à mettre en place un environnement institutionnel, juridique et financier susceptible de soutenir l’innovation au Maroc et d’augmenter significativement son impact.
A cet égard, le CESE recommande de mettre en place un organe de gouvernance stratégique qui définirait la stratégie nationale de l’innovation et allouerait les fonds publics destinés à cet effet ainsi que des fonds issus de différents bailleurs nationaux ou internationaux, publics ou privés.
Cet organe, poursuit le Conseil, mettrait en place un comité de suivi opérationnel plus agile qui assurerait le suivi régulier des actions entreprises et des résultats, notant qu’un organe régional similaire serait mis en place avec le même type de prérogatives.
Il conviendrait également de mettre en place une instance de coordination dont la mission est de s’assurer de l’opérationnalité de l’ensemble et du suivi systématique de tout le dispositif et de tenir des assises nationales sous l’égide du chef du gouvernement, avec l’implication de tous les acteurs concernés dans deux ou trois domaines prometteurs d’innovation technologique.
Dans son avis, le CESE appelle, en outre, à définir au niveau de chaque stratégie sectorielle, un volet recherche, développement et innovation, à promouvoir au niveau du système éducatif, une pédagogie adaptée à l’innovation et intégrer le travail de conception et la conduite de projet.
Au niveau opérationnel, le CESE préconise de créer pour les start-ups marocaines un véritable environnement qui leur permette de se développer et de devenir des entreprises viables et rentables, et de repenser un cadre de relation entre universités et environnement socio-économique qui soit simplifié et réaliste et qui aurait pour principal objectif de développer une relation win-win.
Le Conseil appelle aussi à procéder au changement du statut de l’université d’un établissement public à caractère administratif à une institution jouissant d’une autonomie efficiente, favorisant la recherche et l’innovation.