Après deux années de pause, et après une 23ème édition itinérante, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde revient à ses racines et son format historique, avec trois jours et trois nuits de festivités prévues dans la Cité des Alizées. C’est aussi le retour du Forum des droits de l’homme, événement de partage et d’échanges qui abordera cette année la question de l’identité.
Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, dont le rayonnement a depuis longtemps dépassé nos frontières, est un exemple unique de communion des cultures, a affirmé, lundi soir à Casablanca, la directrice et productrice de ce festival, Neila Tazi.
S’exprimant lors d’un point de presse dédié à la présentation de la 24e édition de cet évènement prévue du 22 au 24 juin à Essaouira, Mme Tazi a souligné que « pendant ces quelques jours, sous la conduite des Maâlems Gnaoua, la magie qui s’opère nous permet de croire à un monde plus fraternel, où les barrières culturelles s’évaporent comme par enchantement et où il ne s’agit plus que de vibrer à l’unisson dans le décor mirifique de l’ancienne Mogador ».
Elle a également souligné que « cette 24e édition sera donc exceptionnelle, à plus d’un titre. La joie des retrouvailles avec le magnifique public intergénérationnel du festival, le retour au bercail, à Essaouira, après une tournée qui l’a fait voyager dans plusieurs villes l’année dernière, la célébration de la culture Gnaoua dans un contexte nouveau et une programmation foisonnante avec des fusions inédites et des musiciens en provenance des 4 coins de la planète ». Parallèlement aux concerts et autres activités artistiques, sera organisée la 10 édition du Forum des droits de l’homme, un espace de débats initié en 2012 au lendemain du Printemps arabe et qui se veut un espace de débat démocratique, a également souligné Mme Tazi.
Avec plus d’une quarantaine de concerts répartis à travers la ville, Mme Tazi a promis une fête populaire qui durera 3 jours et 3 nuits, dans la communion, la joie et la convivialité qui ont toujours caractérisé ce rendez–vous authentiquement marocain, et aux racines profondément africaines.
Pour sa part Karim Ziad, co-directeur artistique du festival a passé en revue les moments forts du festival notamment la parade d’ouverture qui constitue un prélude à trois jours de festivités, de convivialité, d’échanges et de moments intenses.
Il a de même souligné que l’Afrique sera de nouveau célébrée, du Sénégal au Mali, en passant par le Burundi avec le concert d’ouverture, fruit d’une résidence exceptionnelle, qui réunira deux grands patrimoines mondiaux de l’Unesco , les Gnaoua représentés par les Maâlems Mohamed et Said Kouyou, et les Tambours du Burundi Amagaba; ils seront rejoints par le saxophoniste américain Jaleel Shaw et la chanteuse marocaine Sanaa Marahati. Un concert qui s’annonce d’ores et déjà explosif, avec près de 25 artistes sur scène.
Cette 24e édition ne déroge pas à la règle et fait des rencontres, des fusions et des métissages heureux l’essentiel de sa programmation.
Ainsi, en plus du concert d’ouverture, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde présentera d’autres fusions et résidences artistiques, et des concerts inédits avec Selah Sue, Ky-Mani Marley, le Trio Joubran.
Pour sa part, le président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Driss El Yazami a rappelé que le Forum des droits de l’Homme du Festival invite à chaque édition des chercheurs, des acteurs politiques, associatifs et culturels de premier plan à discuter d’une thématique qui portera cette année sur les « Identités et appartenances », un sujet d’actualité dans un monde traversé par les crispations identitaires et le refus de l’altérité.