Hommage aux victimes de la fusillade de Las Vegas, le 4 octobre 2017 © AFP Mark RALSTON
La compagne du tueur de Las Vegas assure qu’elle ignorait tout des funestes plans de Stephen Paddock, qui a abattu dimanche 58 personnes et en a blessé 489 autres, certains ayant reçu mercredi la visite du président Donald Trump.
Marilou Danley affirme dans une déclaration lue mercredi par son avocat à Los Angeles qu’elle ne connaissait Stephen Paddock que comme un homme « gentil, attentif, tranquille » avec qui elle imaginait son avenir.
« Il ne m’a jamais rien dit » laissant entrevoir « que quelque chose d’horrible allait se passer », ajoute-t-elle.
Elle raconte qu’il y a deux semaines, il lui a acheté un billet d’avion pour les Philippines dont elle est originaire, l’enjoignant à rendre visite à sa famille. Là-bas, il lui a transféré une importante somme d’argent – 100.000 dollars selon certaines informations de presse – « en disant que c’était pour que j’achète une maison pour moi et ma famille ».
Mme Danley dit s’être inquiétée que « ce voyage inattendu puis l’argent ait été une manière de rompre » avec elle, mais n’avoir jamais soupçonné que son compagnon « planifiait des violences contre quiconque ».
Agée de 62 ans, elle est rentrée à Los Angeles mardi soir « sachant que le FBI et la police de Las Vegas voulaient (lui) parler ».
Elle a été accueillie à son arrivée par la police fédérale avant d’être interrogée par les enquêteurs puis relâchée.
– Le mystère des motivations –
Selon Canberra, Mme Danley est une ressortissante australienne qui a émigré aux Etats-Unis il y a 20 ans pour travailler dans les casinos.
« Je suis sûre qu’elle ne sait rien, comme nous. Il l’a envoyée au loin. Elle était loin pour ne pas interférer avec ses plans », a déclaré une de ses soeurs à une chaine de télévision australienne.
D’après la police, Stephen Paddock a tiré pendant dix minutes sur les 22.000 spectateurs du festival en plein air Route 91 Harvest, depuis le 32e étage de l’hôtel Mandalay Bay. C’est la fusillade la plus meurtrière de l’histoire américaine récente.
« L’Amérique est véritablement un pays en deuil », a lancé mercredi Donald Trump après s’être rendu, accompagné de sa femme Melania, dans un hôpital de la capitale endeuillée des casinos. 489 personnes ont été blessées lors de cette attaque, selon un nouveau bilan de la police, revu à la baisse.
« Dans les mois à venir, nous devrons tous faire face à l’horreur de ce qui s’est passé cette semaine. Nous y ferons face ensemble et nous la surmonterons ensemble », a-t-il ajouté.
S’il a longuement salué la mobilisation des « héros » – médecins, infirmiers, policiers – de cette sombre soirée et assuré être « 100% » avec les victimes, le locataire de la Maison Blanche est resté évasif sur l’avancée de l’enquête, se bornant à réaffirmer que le tireur était « un homme très malade ».
Trois jours après ce drame qui a ébranlé l’Amérique, les autorités n’avaient pas encore identifié les raisons qui ont poussé un comptable retraité de 64 ans, inconnu des services de police, à ouvrir le feu sur une foule assistant à un concert puis à se suicider.
« Nous essayons de comprendre ses motivations », a admis le shérif de Las Vegas Joseph Lombardo lors d’une conférence de presse, précisant que des entretiens avec l’ex-femme de Stephen Paddock ou son frère n’avaient pas ouvert de piste.
D’après le quotidien Las Vegas Review Journal, le tueur aurait fait l’objet d’une ordonnance pour un anxiolytique – type valium – en juin, médicament qui peut générer des comportements agressifs.
Le shérif a ajouté que les possibles indices d’une maladie mentale étaient étudiés par les enquêteurs.
– Complicités? –
Insistant sur la préméditation d’une attaque « bien pensée », M. Lombardo a relevé qu’il était « troublant qu’il ait été capable de déplacer autant de matériel sans assistance », « on peut se dire qu’il a bénéficié d’aide à un moment donné ».
Stephen Paddock avait accumulé un arsenal de 47 fusils et armes de poing, des explosifs et des milliers de munitions. 1.600 cartouches ont été retrouvées dans sa voiture par les enquêteurs.
Le président de la commission du Renseignement du Sénat américain, Richard Burr, a affirmé dans la matinée que la fusillade ne semblait pas être de nature « terroriste » même si aucune piste n’est exclue à ce stade.
Comme à chaque fusillade de masse, le débat sur l’encadrement des ventes d’armes à feu a été relancé, plusieurs voix démocrates réclamant haut et fort un débat de fond et des initiatives législatives fortes.
LNT avec Afp