La mairie du 4ème arrondissement de Paris a rendu, mercredi 20 septembre, un vibrant hommage à l’artiste photographe franco-marocaine Leïla Alaoui, décédée tragiquement dans une attaque terroriste à Ouagadougou début 2016.
Cet hommage, qui s’inscrit dans le cadre de la deuxième biennale des photographes du monde arabe contemporain organisée par l’Institut du Monde Arabe (IMA) et la Maison de la Photographie (MEP), a été marqué par l’inauguration, au sein de cette mairie, d’une salle d’exposition baptisée du nom de la défunte artiste. Cette salle accueillera, 10 jours durant, une partie de la série « Les Marocains » de la collection de la Maison Européenne de la photographie.
« C’est la première fois qu’une jeune artiste photographe a son nom inscrit définitivement dans l’histoire d’une mairie de la capitale française », a indiqué le maire du 4ème arrondissement de Paris, Christophe Girard, ajoutant que feu Leïla Alaoui était « une citoyenne du monde qui avait vraiment sa place ici ».
Le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi a, quant à lui, indiqué, dans une déclaration à la MAP, qu’à travers l’inauguration au sein de cette mairie d’une salle portant le nom de Leïla Alaoui, la ville de Paris perpétue la mémoire de cette photographe exceptionnelle, ajoutant que tous les artistes marocains se sentent honorés par cet hommage.
Photographe et vidéaste franco-marocaine, Leila Alaoui, née en 1982, a étudié la photographie à l’université de la ville de New-York. Son travail explorait la construction d’identité, les diversités culturelles et la migration dans l’espace méditerranéen.
Elle utilisait la photographie et l’art vidéo pour exprimer des réalités sociales à travers un langage visuel qui se situe aux limites du documentaire et des arts plastiques.
Son travail est exposé internationalement depuis 2009 (Art Dubai, l’Institut du Monde Arabe et la Maison Européenne de la Photographie à Paris) et ses photographies publiées dans de nombreux journaux et magazines, y compris le New York Times et Vogue.
En janvier 2016, alors qu’elle était mandatée par Amnesty International pour réaliser un travail sur les droits des femmes au Burkina Faso, Leila Alaoui a été victime des attaques terroristes de Ouagadougou (15 janvier). Elle a succombé à ses blessures trois jours après (18 janvier).
Ouverte le 13 septembre, la deuxième biennale des photographes du monde arabe contemporain est destinée à approfondir l’exploration de certains territoires du monde arabe et de la création photographique qui s’y développe.
Elle accueille les travaux d’une cinquantaine d’artistes issus de nombreux pays arabes dont le Maroc. Cette biennale se déroule simultanément dans 8 lieux parisiens, dessinant ainsi un parcours pluriel à travers les différents regards des photographes contemporains sur le monde arabe. Le mélange des cultures et le dialogue des sensibilités demeurent des principes fondamentaux, la biennale visant à croiser les regards des photographes arabes avec ceux des artistes étrangers.
LNT Avec Map