Le festival international d’équitation « Mata », tenu sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, a débuté vendredi soir dans le village de Znied, commune de Larbaa Ayacha (Province de Larache), sous le thème : « Héritage culturel et patrimoine mondial ».
Cette édition qui vient confirmer l’engagement à la sauvegarde du patrimoine équestre ancestral de la région Nord du Maroc, réunit des équipes des villages jbala des Bni Arous et des régions avoisinantes, outre une délégation des provinces du sud du Maroc. Les compétitions de ce festival seront lancées dès samedi.
« Cette manifestation constitue une célébration du patrimoine culturel et immatériel de la région. Elle attire les médias nationaux et internationaux, et vise à préserver le legs civilisationnel millénaire et à contribuer à la consécration de l’identité locale », a souligné le directeur du festival, Nabil Baraka, lors de la cérémonie d’ouverture, à laquelle ont pris part le gouverneur de la province de Larache, Bouassam El Alamine, et des personnalités civiles et militaires.
Il a souligné que le festival n’est pas un champ de course, « mais un sport qui incarne un lien entre le spirituel et le matériel, émanant de Moulay Abdesalam Ben Mchich », ajoutant que cette manifestation vise à protéger l’héritage des tribus des jbala et constitue une occasion de promouvoir les activités économiques à travers la commercialisation des produits du terroir et de l’artisanat.
M. Baraka a souligné que l’Association Alamia Laaroussia pour l’action sociale et culturelle, organisatrice de ce rendez-vous en partenariat avec le Festival international de la diversité culturelle de l’UNESCO, « oeuvre à préserver cet héritage humain spécifique aux habitants de la région en faveur des générations montantes ».
Le coup d’envoi du festival a été marqué par l’ouverture d’une exposition des produits locaux et artisanaux avec la participation de coopératives et d’associations professionnelles représentant les différentes régions du Royaume, outre une série de spectacles musicaux folkloriques.
Cet événement sert à valoriser la place du cheval dans la région Nord et à rendre hommage aux cavaliers. Il met en avant le jeu Mata, pratiqué dans la région du jebel Alam, lieu abritant le mausolée du saint Abdesalam Ben Mchich, qui fait appel au courage, à l’adresse, à la souplesse, à la délicatesse, à l’intelligence et à la finesse de ceux qui s’y adonnent. C’est un jeu où cheval et cavalier, en parfaite symbiose, célèbrent une complicité légendaire et une culture ancestrale.
Jalousement préservé par les tribus de Bni Arous, qui veillent au respect scrupuleux de ses règles, le jeu se tient après le criblage des champs de blé. Les jeunes filles et les femmes l’accompagnent de leurs chants, de leurs youyous et de leurs fameux « aiyou’ », au son des ghaitas et des tambours spécifiques à la région.
Les cavaliers qui participent au jeu « Mata » doivent monter a cru, habillés des jellabas et amamas ancestraux. Selon la tradition orale, le vainqueur du jeu « Mata », celui qui saura arracher la poupée aux autres cavaliers, est marié à la plus belle fille de la tribu.
Outre le jeu Mata, qui offre aux visiteurs nationaux et internationaux un voyage dans l’histoire, le programme du festival permet de découvrir les expositions des produits du terroir et de l’artisanat marocain. Il affiche aussi une série de soirées de chants soufis et de spectacles folkloriques locaux et nationaux, en plus de différentes animations mises en place durant les trois journées : campagne de sensibilisation sur le respect de l’environnement, jeux pour enfants…
À rappeler que l’édition 2018 avait attiré plus de 200.000 visiteurs nationaux et internationaux. La compétition Mata avait réuni plus de 150 cavaliers de différentes tribus, alors que 45 coopératives y avaient exposé leurs produits.
LNT avec MAP