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La polémique sur les langues d’enseignement n’en finit pas d’empoisonner la vie politique nationale, mais surtout de porter atteinte aux espérances et attentes légitimes de tous ceux qui se préoccupent de l’avenir de notre jeunesse.
Depuis plusieurs semaines, sinon mois, en effet, l’adoption d’une loi portant réforme de la méthodologie d’enseignement pour le secondaire essentiellement, est bloquée à la Chambre des Représentants du fait de l’opposition résolue d’une formation politique, le Parti de la Justice et du Développement. Celui-ci affirme son parti-pris pour une seule option, celle de la langue arabe, à l’exclusion de tout autre, pour l’enseignement des matières scientifiques.
Ce faisant, ce PJD mérite bien mal l’appellation que ses fondateurs ont choisie. Parce qu’il n’y a pas de justice quand l’égalité des chances n’est pas assurée à tous les jeunes de ce pays.
Et encore moins de développement lorsque s’exprime avec une telle obstination le refus du progrès, de l’ouverture, lesquels sont aujourd’hui notamment assurés un peu partout dans le monde par le plurilinguisme !
Il y a pourtant eu bien des tentatives de compromis pour rallier le PJD à cette réforme tandis que des dizaines de voix s’exprimaient par divers canaux, et notamment la presse écrite, pour expliquer le bien fondé de ces avancées qui permettraient de donner aux collégiens et lycéens l’accès à des formations plus abouties ainsi que des passerelles vers la Connaissance universelle dans toute son exhaustivité.
Mais le PJD n’en démord pas au risque de faire avorter une profonde mutation de l’enseignement rendue incontournable et urgente du fait des lacunes et insuffisances béantes qui le caractérisent.
Il a d’ailleurs suffi que le sieur Abdelilah Benkirane « monte au front » en exhortant le chef du gouvernement et premier responsable du PJD à refuser cette réforme pour que son groupe parlementaire, dont on connaît la caractéristique essentielle, celle d’un groupe de godillots, bloque et fasse avorter la session parlementaire extraordinaire qui avait inscrit ce projet de loi à son agenda.
Il faut donc dire les choses qui doivent être dites. Le PJD aujourd’hui est une formation qui prend l’énorme responsabilité d’obérer l’avenir de nos enfants.
Personne de censé au sein de notre Peuple ne songe à réduire ou minorer la place essentielle dévolue à l’une de nos deux langues nationales, l’Arabe. Ni au sein des couches populaires, ni dans l’intelligentsia !
Le Marocain et la Marocaine sont aussi farouchement patriotes qu’attachés à leur identité, à leurs racines, leurs langues.
Mais, en ce pays, il existe des forces qui, sous couvert de la défense de notre patrimoine linguistique, prônent et appliquent une idéologie passéiste, réactionnaire, obtuse et hermétique.
C’est avec ces postures farouchement rétrogrades qu’elles comptent continuer à occuper une position centrale au sein de la société marocaine et dans le champ politique.
Peu leur chaut que l’avenir de nos jeunes soit confiné dans le monolinguisme, que feu le Roi Hassan II assimilait justement à l’analphabétisme !
Peu leur importe que leurs esprits restent enfermés dans des convictions et idées qui feront d’eux de simples ânonneurs…
Ce qui vaut pour eux, c’est le maintien de la jeunesse dans la situation qui est la sienne aujourd’hui, synonyme de chômage, de manque de formation, d’instruction ô combien incomplète et partielle, de désespérance.
Ce faisant le PJD s’engage dans une voie dont il sera comptable aux yeux des millions de Marocains qui, dans l’avenir, auront été les victimes non consentantes d’un système éducatif obsolète et peu performant.
L’intérêt premier de ces jeunes est de bénéficier des mêmes atouts cognitifs que leurs voisins africains, arabes, européens et autres.
Le Maroc ne peut faire l’économie de cette réforme qui, au demeurant, n’a rien de vraiment révolutionnaire et que le Parti de l’Istiqlal, avec une sagesse retrouvée, a fini par accepter.
Alors que l’heure des comptes électoraux approche, la vitrine politique de l’islamisme prouve qu’elle constitue désormais un obstacle affirmé à l’émancipation, le progrès, la formation et l’éducation.
Le PJD est prêt à sacrifier la jeunesse sur l’autel de ses positions idéologiques.
C’est inacceptable et chacun devra s’en rappeler le moment venu, y compris ceux qui l’accompagnent au mépris de valeurs et de principes qu’ils ont tant défendus autrefois…
Fahd YATA