L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a publié sa revue semestrielle dans laquelle elle analyse les comportements du marché des capitaux marocain et des places internationales, particulièrement dans le contexte de la pandémie covid-19.
L’AMMC rappelle ainsi que « les marchés de capitaux ont enregistré une volatilité et des baisses importantes des prix des actifs financiers, rendant nécessaire l’adoption par les autorités publiques et les régulateurs des marchés financiers de mesures adaptées à cette situation ».
Cette 4ème édition de la Revue du marché des capitaux consacre ainsi plusieurs sections dédiées aux conséquences de cette crise : impacts sur le marché des capitaux, mesures prises par l’AMMC, actions entreprises par certains régulateurs de marchés financiers étrangers, etc.
Une place marocaine résiliente
Au Maroc, et en dépit des fortes pressions provoquées par la crise, le marché des capitaux et ses infrastructures « sont demeurés résilients, en poursuivant un fonctionnement ordonné sur tous les segments ( émission, négociation, dénouement, souscriptions / rachats, etc.) ». De plus, précise l’AMMC, « les infrastructures de marché ont pu gérer l’accroissement significatif du volume d’activité enregistré sur le marché secondaire de la Bourse ».
Le régulateur marocain rappelle sa mobilisation précoce pour « mettre en place les mesures nécessaires au bon fonctionnement des marchés et de l’écosystème financier pendant cette période de pandémie ». Ainsi, l’AMMC a progressivement déployé une organisation aménagée de ses activités et a limité par mesure de précaution la présence de ses effectifs dans ses locaux. Elle a ainsi « favorisé le travail à distance en dotant ses collaborateurs d’outils numériques leur permettant d’accomplir pleinement et de manière sécurisée leur mission de supervision, de contrôle et d’accompagnement des intervenants du marché ».
De même, précise l’AMMC, l’ensemble des acteurs du marché (sociétés de Bourse, sociétés de gestion, Bourse de Casablanca,
Maroclear etc.) a adopté un plan de continuité permettant de poursuivre leurs activités dans le respect des dispositions légales et réglementaires qui leur sont applicables. Un « accompagnement rapproché des acteurs est assuré par l’Autorité durant toute la période d’urgence sanitaire ».
En ce qui concerne le marché boursier, des mesures d’accompagnement ont été prises par l’AMMC pour atténuer les mouvements brusques des prix des actifs financiers. A cet effet, le régulateur avait décidé de réduire les seuils de variation quotidienne des prix des instruments cotés, ainsi que de raccourcir la durée des séances de cotation, en concertation avec les acteurs concernés.
La gestion d’actifs à l’épreuve de la crise
La crise sanitaire « a permis de tester la résilience du secteur de la gestion d’actifs dans toutes ses composantes (OPCVM, FPCT, OPCC et OPCI) », explique l’AMMC, qui assure que l’ensemble des fonds a continué à « fonctionner normalement en assurant la gestion des actifs en portefeuille et la prise en charge des opérations des investisseurs ».
Les OPCVM, notamment, ont dû faire face à la baisse des cours sur le marché boursier et au besoin accru de liquidité de certains investisseurs. L’actif net global de la place a ainsi enregistré une baisse au plus fort de la crise avant de se rétablir au niveau observé dans la période pré-crise, explique l’AMMC, qui, dans ce contexte, a « accompagné les sociétés de gestion par un suivi quotidien des opérations à l’actif et au passif des fonds et a instauré des stress tests de marché et de liquidité qui ont pu vérifier la capacité des fonds à résister à des situations de crise ».
Les émetteurs faisant appel public à l’épargne ont dû, dans le contexte de la crise, continuer à faire face à leurs obligations de communication, « gage de confiance pour les investisseurs et condition nécessaire pour un bon fonctionnement du marché », rappelle l’AMMC. Ils ont donc mis en œuvre les moyens nécessaires pour assurer leurs obligations d’information (communication post Conseil d’administration, rapport financier annuel, indicateurs trimestriels), et ce, malgré les difficultés inhérentes au contexte actuel. L’AMMC précise qu’elle a accompagné les émetteurs dans cette
démarche, notamment « en publiant régulièrement des précisions et rappels sur son site afin de les guider dans leur communication financière (publications liées aux assemblées générales, information importante, publication d’indicateurs
trimestriels, etc.) ».
Pour l’après-crise, l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux se dit « déterminée à contribuer à la relance de notre
économie à travers le renforcement des instruments de financement offerts par le marché des capitaux », qui « peut constituer
une source de financement complémentaire importante aussi bien pour les entreprises privées que publiques ». Dans ce contexte, un plan d’accélération des solutions de financement des entreprises via le marché trouve toute sa pertinence, précise le régulateur. En effet, il insiste sur le fait que certains outils méritent d’être « dynamisés », citant le marché de la dette privée, le marché alternatif dédié aux PME ou le compartiment réservé aux investisseurs institutionnels, qui « peut notamment répondre aux besoins de financement des projets d’infrastructures ».
L’AMMC appelle à profiter des mécanismes de financement innovants qui existent et offrent des solutions alternatives (green bonds, OPCI, titrisation etc.). Par ailleurs, elle insiste sur le fait que d’autres activités restent à opérationnaliser en priorité, comme par exemple le financement collaboratif ou le conseil en investissement financier. L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux est « mobilisée avec tout l’écosystème pour l’élaboration d’une feuille de route dans ce sens ».
La revue complète est disponible à cette adresse : http://www.ammc.ma/sites/default/files/RMC-juin-2020.pdf
LNT avec CdP