Envoi de personnels et d'aide d'urgence par la France au Liban, le 5 août 2020 à Roissy © AFP Bertrand GUAY
L’aide internationale a commencé à arriver mercredi au Liban, au lendemain de deux gigantesques explosions ayant fait plus de 100 morts et des milliers de blessés.
D’après les autorités, quelque 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, stockées « sans mesures de précaution » dans le port de Beyrouth, sont à l’origine des déflagrations.
Mardi soir, quelques heures après le drame, le Premier ministre libanais Hassan Diab avait lancé un « appel urgent à tous les pays amis et aux pays frères ».
La Banque Mondiale s’est dite prête à mobiliser ses ressources pour aider le Liban.
L’organisation, qui venait de prêter 120 millions de dollars au Liban en avril pour soutenir le secteur de la santé, a assuré qu’elle allait « déployer son expertise pour entreprendre une évaluation rapide des dommages et des besoins et pour élaborer un plan de reconstruction (…) », selon un communiqué publié mercredi.
Le Koweït a fait état mercredi de l’arrivée au Liban d’un avion contenant de « l’aide médicale », alors que les hôpitaux, déjà éreintés par la crise économique et la pandémie de nouveau coronavirus, ont été submergés par les victimes.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui annoncé ouvrir un hôpital de campagne dans la capitale libanaise.
Le président français Emmanuel Macron avait dit la veille sur Twitter qu’un détachement de la sécurité civile et « plusieurs tonnes de matériel sanitaire » seraient envoyés au Liban.
La France, ancienne puissance mandataire, a ainsi acheminé mercredi de l’aide par trois avions. Le président français Emmanuel Macron sera jeudi le premier chef d’Etat étranger à se rendre à Beyrouth depuis la catastrophe.
Un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Michael Ryan a affirmé que l’institution onusienne avait « commencé à expédier des kits de traumatologie et de chirurgie depuis l’entrepôt régional de Dubaï ».
« Nous avons également des équipes médicales d’urgence prêtes à se déployer », a-t-il ajouté.
Des pays du Golfe, dont certains ont des relations diplomatiques et économiques étroites avec le Liban, ont aussi offert leur aide.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a lui fait état de l’envoi de plusieurs hôpitaux de campagne.
– Pyramides et tour illuminées –
Aux Emirats arabes unis, la célèbre tour Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute du monde, s’est illuminée aux couleurs du drapeau libanais, en signe de solidarité, tout comme les célèbres pyramides de Guizeh, en Egypte.
L’Iran, très influent au Liban, a offert une « aide médicale » par la voix de son président Hassan Rohani, selon un communiqué.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis « une aide humanitaire dans tous les domaines, en particulier dans le domaine de la santé ».
Le Croissant Rouge turc doit envoyer mercredi une équipe d’aide humanitaire ainsi que des fournitures médicales d’urgence.
Le roi de Jordanie Abdallah II a ordonné mercredi la préparation d’un hôpital militaire de campagne à envoyer au Liban.
L’Algérie a annoncé l’envoi de quatre avions et d’un bateau chargés d’aide humanitaire, avec des équipes médicales, des pompiers, des vivres et des matériaux de construction.
Le pape François a appelé à « prier pour les victimes, pour leurs familles et pour le Liban » et à l’envoi d' »aide de la communauté internationale (pour) surmonter la crise ».
Les Pays-Bas ont annoncé que 67 travailleurs humanitaires partiraient pour Beyrouth mercredi soir, dont des médecins, policiers et pompiers.
La République tchèque, la Grèce et Chypre, une île où les explosions ont été entendues, ont envoyé mercredi des dizaines de secouristes à Beyrouth.
– « Soutien » –
Israël a appelé mardi à « dépasser le conflit » en proposant « une aide humanitaire et médicale » au Liban, son voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a lui fait savoir qu’il avait offert l’aide de son pays lors d’un entretien téléphonique mercredi avec M. Diab.
En Europe, la chancelière allemande Angela Merkel a promis d’offrir « un soutien au Liban ».
Au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II s’est dite mercredi « profondément attristée », dans un message de condoléances adressé au président libanais.
L’Italie a envoyé à Beyrouth 14 pompiers spécialisés dans l’évaluation des risques chimiques et des structures endommagées.
Même expression de solidarité en provenance de Tunisie, qui a décidé l’envoi « d’urgence » de deux avions militaires d’aide alimentaire et médicale et la prise en charge à Tunis de 100 blessés.
LNT avec Afp