La dynamique que connaît la société marocaine nécessite la mise en place d’un cadre juridique réglementaire de l’action de générosité, tout en préservant les fondements de solidarité ancrés dans les traditions de la société marocaine, a indiqué mardi à Rabat, le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit.
Répondant à six questions portant sur l’incident tragique d’Essaouira posées par six groupes parlementaires à la Chambre des conseillers, M. Laftit a indiqué que SM le Roi Mohammed VI avait donné ses Hautes Instructions au gouvernement pour œuvrer à la réforme de la loi relative à la générosité publique et la distribution d’aides, soulignant que les actions de bienfaisance au Maroc sont régies par une loi qui remonte à 1971 et que la distribution des aides n’est soumise à aucune loi. Elle est organisée par une circulaire du ministère de l’Intérieur qui dans la majorité des cas n’est pas appliquée de manière exacte, a-t-il dit.
Le ministre a, dans ce sens, fait observer que le Maroc a besoin de ce cadre juridique qui permettrait aux associations et aux personnes de s’engager dans cette action tout en régissant l’opération de distribution et de collecte des dons.
Le drame de la bousculade survenu dimanche à la commune de Sidi Boulaalam aux environs d’Essaouira et qui a fait 15 morts et 7 blessés, est dû au grand nombre de bénéficiaires, surtout que l’Association avait annoncé la distribution de ces aides, ce qui a poussé la population de plusieurs régions avoisinantes à se déplacer pour en bénéficier, a expliqué M. Laftit.
Les autorités compétentes sont intervenues immédiatement et ont transporté les victimes au dispensaire le plus proche puis à l’hôpital provincial, où elles ont reçu les premiers soins nécessaires, a-t-il dit, faisant savoir que l’état de santé des sept blessées est stable actuellement.
Le ministre a rappelé que SM le Roi Mohammed VI a donné ses instructions aux autorités compétentes pour prendre toutes les mesures qui s’imposent pour apporter l’aide et le soutien nécessaires aux familles des victimes et aux blessés, affirmant qu’une enquête judiciaire et une autre administrative, menée par l’inspection générale du ministère de l’Intérieur, sont en cours.
Les investigations se poursuivent et les résultats seront rendus publics, a-t-il assuré, notant que les responsabilités directes ou indirectes vis-à-vis de ce drame seront ainsi déterminées.
M. Laftit a, de même, noté que le ministère de l’Intérieur œuvre actuellement pour la mise en place du registre national de la population et du code national unifié, l’objectif étant de cibler les catégories sociales qui méritent bénéficier de ces dons, relevant que ces deux mécanismes seront opérationnels dans les plus brefs délais.
A rappeler que SM le Roi Mohammed VI, a donné ses instructions aux autorités compétentes pour prendre toutes les mesures qui s’imposent, en vue d’apporter l’aide et le soutien nécessaires aux familles des victimes et aux blessés.
Partageant la peine des familles des victimes et pour alléger leurs souffrances dans cette douloureuse circonstance, la volonté de Dieu étant imparable, le Souverain a également décidé de prendre en charge personnellement les frais d’inhumation et des obsèques des victimes, ainsi que les frais de soins des blessés.
Par ailleurs, le ministre de l’intérieur a aussi affirmé que toutes les données confirment que la situation sécuritaire dans le Royaume est très stable et largement maîtrisée.
Répondant à une question sur la situation sécuritaire au Maroc posée par le groupe istiqlalien, le groupe constitutionnel démocratique social, le groupe haraki et le groupe du Rassemblement national des indépendants à la Chambre des Conseillers, M. Laftit a fait savoir que le taux de criminalité portant atteinte au sentiment de sécurité a connu une baisse sensible au cours des quatre dernières années.
21 affaires de crimes pour 1.000 citoyens annuellement
Il a fait observer que le taux de criminalité au Maroc, dans ses différentes formes, est l’un des plus bas au monde, en ce sens qu’il ne dépasse pas 21 affaires pour 1.000 citoyens annuellement, un taux qui s’est globalement stabilisé depuis l’année 2015.
Le ministre a évoqué dans ce sens les résultats importants réalisés par les services de sécurité compétents en matière de lutte contre les menaces terroristes qui guettent le Royaume, notant que les performances des services sécuritaires et territoriales est la meilleure illustration des efforts consentis pour renforcer le sentiment de sécurité chez les citoyens et leur confiance dans l’approche sécuritaire adoptée qui a permis de réaliser des résultats hautement appréciés par les citoyens.
Évoquant certaines données sur le terrain, le ministre a relevé que les services de sécurité nationale, à titre d’exemple, ont procédé au cours de l’année 2017 et jusqu’à fin septembre, à élucider 378.974 affaires, sur un total de 420.664 affaires enregistrées, soit un taux de traitement de 92,23 pc, et qui est l’un des meilleurs taux dans le monde. Dans ce cadre, 402.384 personnes ont été déférées devant la justice, a-t-il dit.
Etant convaincu que la lutte contre la criminalité exige l’adhésion de l’ensemble des composantes de la société civile, le ministère de l’intérieur et les services de sécurité s’appuient, dans leur approche, sur l’association des acteurs de la société civile, des élus et des associations des quartiers aux travaux des commissions locales de sécurité, chaque fois que la situation l’exige, a-t-il poursuivi.
Il a été procédé, de même, au renforcement de la coordination et de la collaboration avec les services relevant du ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en vue de poursuivre les campagnes de sensibilisation au sein des établissements d’enseignement, a-t-il ajouté, rappelant les conventions de partenariat signées entre le ministère de l’intérieur et des opérateurs économiques et qui ont permis de lutter contre les crimes qui visaient ces secteurs.
LNT avec Map