La stratégie de développement économique du Maroc a pris un tournant résolument africain depuis l’avènement du règne de SM Le Roi Mohammed VI. Plusieurs raisons expliquent ce virage africain, parmi elles la consolidation des relations économiques et politiques avec les pays africains partenaires, le partage d’expérience et d’expertise du Maroc avec le reste du continent, la recherche de nouveaux relais de croissance pour les entreprises nationales en créant une vocation africaine ou encore le retour du Maroc dans le concert des nations africaines.
Dans ce contexte, de nombreux secteurs nationaux ont été précurseurs de ce développement continental à l’image des télécoms, des banques et assurances, de l’immobilier, etc. La raison est simple, ces secteurs sont en avance en termes d’infrastructures, d’expertise métier et de ressources humaines et ont donc la capacité à se déployer à l’extérieur des frontières marocaines pour partager le modèle déjà appliqué au Maroc avec les partenaires africains.
La stratégie de développement de l’opérateur historique Maroc Telecom en Afrique est un bon exemple de cas d’école qui illustre cette volonté pro-active de pénétration du marché africain grâce à l’expérience nationale.
Maroc Telecom s’est intéressé assez tôt, dès 2001, au marché de l’Afrique subsaharienne.
En 2001, il a acquis 54% de Mauritel, l’opérateur historique des télécommunications en Mauritanie. Fort de son expérience réussie avec Mauritel, le groupe Maroc Telecom a pris des participations majoritaires dans les opérateurs historiques de trois autres pays subsahariens : l’Onatel au Burkina Faso en décembre 2006, Gabon Télécom au Gabon en février 2007 et la Sotelma au Mali en juillet 2009.
Depuis 2015, le Groupe Maroc Telecom participe activement au dynamisme du secteur des télécommunications dans 10 pays africains où il est présent : Maroc, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Mauritanie, Niger, République Centrafricaine et Togo pour un total de plus de 54 millions de clients (dont près de 33 millions au niveau des filiales).
Cette stratégie permet d’une part de s’attaquer à la réduction de la fracture numérique des pays africains et d’autre part, assure une croissance à Maroc Telecom que l’opérateur ne pourrait atteindre au Maroc uniquement.
Ainsi, sur les 61,5 milliards de dirhams investis par Maroc Telecom dans la modernisation des infrastructures entre 2007 et 2016, près de 20 milliards de dirhams ont été dédiés à l’Afrique. Ces investissements permettent aux économies africaines une meilleure intégration à l’économie mondiale et aux populations un accès aux outils numériques qui favorisent entre autres l’entreprenariat, l’éducation, la connectivité ou encore le désenclavement des zones reculées.
Et force est de constater que la contribution des filiales africaines de Maroc Telecom aux résultats du Groupe est en forte progression avec 43% du chiffre d’affaires et 36% de l’excédent brut d’exploitation en 2016.
Le cas de Maroc Telecom montre que l’Afrique est non seulement un marché à fort potentiel pour les entreprises marocaines mais également une opportunité de croissance inégalée dans un contexte mondialisé.
LNT