La TGR a aujourd’hui cent ans. En 1917, la première banque-trésorerie fut créée sous le régime du Protectorat français. Depuis, que de chemin parcouru. Il est important de noter que la TGR est le continuum historique de l’institution de « Bait Al Mal », organisation séculaire ayant marqué et façonné toutes les civilisations et les dynasties qui se sont succédées au Maroc.
Aujourd’hui, elle constitue l’archétype d’une institution en quête de renouvellement, de progrès, d’ouverture et d’interaction active toujours affirmée au fil de son histoire, avec l’environnement ambiant.
A noter aussi dans ce sens que le centenaire de la TGR coïncide avec les cent ans révolus de la publication du premier texte portant sur la comptabilité publique.
En début de semaine à son siège à Hay Ryad, Rabat, la TGR a commémoré son centenaire en présence d’une panoplie de personnalités étatiques et professionnels nationaux et étrangers de la comptabilité publique.
Lors de la présentation d’un rapport introductif intitulé « TGR: une institution centenaire au cœur du système financier public », M. Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume, a affirmé que la TGR est une institution centenaire qui recourt à la digitalisation et à la dématérialisation en vue de la modernisation, la simplification et la facilitation des services rendus aux citoyens et aux partenaires. « Cette approche s’appuie sur les systèmes d’information intégrés développés par la TGR, à savoir les systèmes de gestion intégrée des dépenses, de gestion intégrée des recettes, le système Wadef-Aujour pour la paie du personnel, le système de dématérialisation des marchés publics et le système d’information de la comptabilité », a expliqué M. Bensouda, pour qui l’une des missions de la Trésorerie consiste à utiliser la comptabilité publique aux fins d’un meilleur conseil et d’une assistance de proximité aux différents partenaires en charge de l’exécution budgétaire, aussi bien l’État que les collectivités territoriales.
Selon lui, il s’agit également de produire, valoriser et communiquer l’information financière et comptable, comme socle d’appui au renforcement des principes constitutionnels de transparence, de responsabilité, de reddition des comptes et de consolidation de la démocratie et de l’Etat de Droit. M. Bensouda a aussi mis l’accent sur l’exploitation des potentialités du big-data et l’adoption d’une démarche « data-driven » (axée sur les données) pour une meilleur compréhension des comportements des partenaires et des citoyens, à travers notamment l’étude des comportements des ordonnateurs par rapport à la programmation budgétaire, à la mobilisation des ressources et à l’utilisation des crédits, des acheteurs publics et opérateurs économiques à travers la commande publique, ainsi que des fonctionnaires par rapport à leurs recours au crédit de consommation et d’investissement.
De son côté, M. Michel Bouvier, Président de l’Association pour la Fondation Internationale de Finances (FONDAFIP), et directeur de la Revue Française de Finances Publiques (RFFP), a souligné que la TGR fait preuve depuis tant d’années d’un grand professionnalisme, eu égard à son utilité première et son rôle essentiel pour le Maroc.
M. Bouvier a par ailleurs estimé qu’avec la mise en place de la comptabilité de l’exercice, le secteur public « est inévitablement conduit à surmonter un certain nombre d’obstacles » qui sont, selon lui, liés à la nature de l’Etat et la transformation de ce secteur. La nature politique de l’Etat, a-t-il poursuivi, fait que son fondement et fonctionnement n’entrent pas aisément dans une logique comptable de type privé comportant un bilan, dont les éléments d’actif et de passif sont souvent d’une autre nature que les siens.
Et d’ajouter qu’il est nécessaire de distinguer l’institution spécifiquement politique et l’institution administrative et de définir ce qu’est le secteur public au regard de sa comptabilité: « Or, définir le secteur public, constitue aujourd’hui une question particulièrement compliquée dans un monde qui depuis une quarantaine d’années change de paradigme ».
Outre la consolidation des comptes, l’évolution vers une comptabilité budgétaire, la prise en considération des éléments hors bilan ou la mise en place d’une comptabilité analytique, sont autant de sujets qui constituent des suites logiques à la mise en place d’une comptabilité générale inspirée des normes internationales.
Par la même occasion, le centenaire de la TGR a été marqué par la présentation de la genèse et de l’évolution de la comptabilité privée au Maroc, ainsi que d’un plaidoyer pour la réécriture de l’histoire de la comptabilité publique du Royaume.
H.Z
Un timbre-poste pour fêter un siècle de la TGR
A cette occasion, la TGR et le Groupe Barid Al-Maghrib ont procédé à l’émission spéciale d’un timbre-poste en commémoration du centenaire de la TGR et de la comptabilité publique du Maroc, institution profondément enracinée dans l’histoire et au centre de l’édifice administratif et financier national. Ce timbre-poste, dont « l’enveloppe premier jour d’émission » a été signée par M. Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume, et M. Amine Benjelloun Touimi, DG du Groupe Barid Al-Maghrib, confirme son rôle de témoin de l’histoire du pays et accompagnateur du développement du Royaume, dit-on auprès des signataires.