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La stratégie 2025–2029 de l’Office des Changes centrée sur la digitalisation, la transparence et la compétitivité

La stratégie 2025–2029 de l’Office des Changes centrée sur la digitalisation, la transparence et la compétitivité

Par LNT
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L’Office des Changes a dévoilé les grandes lignes de sa stratégie 2025–2029 lors d’une rencontre organisée au siège de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) ce mercredi 2 juillet. Présidée par M. Chakib Alj, Président de la CGEM, et M. Driss Bencheikh, Directeur général de l’Office, cette réunion a rassemblé de nombreux opérateurs économiques autour d’un enjeu majeur : adapter la réglementation des changes aux nouvelles dynamiques économiques nationales et internationales.

Fruit d’un large processus de concertation avec les parties prenantes, notamment la CGEM, la nouvelle feuille de route de l’Office des Changes repose sur six axes stratégiques. Objectif annoncé : accompagner la transformation du tissu économique marocain, tout en assurant la préservation des équilibres extérieurs et en renforçant la confiance des opérateurs.

Une réglementation plus simple et plus lisible

Premier axe de cette stratégie : la réforme du cadre réglementaire des changes. Il s’agit, selon M. Bencheikh, de rendre les textes « clairs, accessibles et dénués de toute ambiguïté », avec une révision progressive de l’Instruction générale des opérations de changes prévue pour 2026 et 2028. Des mesures spécifiques seront également introduites pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), facilitant leur retour et garantissant l’égalité des droits.

« Nous voulons éliminer toute marge d’interprétation, former l’écosystème, et accompagner les acteurs à travers un programme ambitieux », a souligné le Directeur général. L’Office projette également d’adapter la réglementation aux nouvelles réalités économiques, notamment à travers l’élargissement des possibilités d’investissement à l’étranger et l’extension des outils de couverture contre les risques de change.

Le deuxième axe concerne la modernisation du dispositif de contrôle. L’Office adoptera une approche fondée sur une analyse ciblée des risques et intégrera l’intelligence artificielle (IA) pour automatiser les tâches répétitives et libérer les ressources humaines. « L’intégration de l’IA dans les opérations de vérification des changes permettra un gain d’efficacité substantiel », a précisé M. Bencheikh. Un nouveau système centralisé de gestion des opérations de devises sera mis en place, renforcé par des synergies avec d’autres administrations et l’accès à des bases de données nationales et internationales.

Le traitement des contentieux sera également modernisé à travers la plateforme « OC-Recouv », mise en œuvre conjointement avec l’Administration des Douanes. Cette refonte permettra une meilleure lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, deux priorités pour l’Office.

Statistiques et gouvernance des données : socles de souveraineté

Le renforcement de la production statistique constitue le troisième pilier de la stratégie. L’Office veut se positionner comme une référence en matière de données économiques et financières, en alignant ses méthodes sur les standards internationaux (MBP7, DRIDI) et en valorisant son offre éditoriale via des bulletins interactifs et des publications régionales.

Dans cette logique, une stratégie Data sera mise en œuvre, accompagnée d’une gouvernance structurée de la donnée et d’une migration progressive vers des technologies Cloud pour les services non sensibles. La cybersécurité sera renforcée à travers un Plan de Continuité d’Activité et un Système de Management de la Sécurité de l’Information.

L’amélioration de l’expérience des usagers figure au cœur du quatrième axe stratégique. L’Office prévoit de généraliser les services en ligne, avec un taux de digitalisation de 90 % à l’horizon 2029. La plateforme Smart, déjà utilisée par les opérateurs bancaires pour le dépôt de demandes, sera élargie à d’autres processus.

Par ailleurs, les espaces d’accueil seront modernisés et une plateforme unique de rendez-vous sera créée pour optimiser l’accompagnement, notamment des MRE. La communication institutionnelle sera renforcée avec des supports multicanaux et une refonte complète du site web.

Accélérer la transformation numérique

Le cinquième axe s’articule autour de la digitalisation. L’Office poursuit la dématérialisation de ses procédures, tout en sécurisant ses systèmes d’information. « Plusieurs processus sont déjà 100 % digitalisés. Nous allons généraliser cette dynamique pour plus d’efficience », a affirmé M. Bencheikh.

La stratégie numérique prévoit également l’utilisation de l’intelligence artificielle pour rendre les informations réglementaires plus accessibles. L’objectif est de créer une interface interactive capable de répondre en temps réel aux interrogations des opérateurs économiques.

Le sixième et dernier axe vise à renforcer la gouvernance interne de l’Office et à structurer son développement institutionnel. Cela passera par l’actualisation des comités de pilotage, la reconfiguration des processus organisationnels, la valorisation du capital humain et l’intégration des critères de durabilité dans les pratiques internes.

L’Office ambitionne également de renforcer son rayonnement continental. « Chaque année, nous recevons des demandes de formation de la part de pays africains. Le savoir-faire marocain est aujourd’hui reconnu », a souligné M. Bencheikh.

Un partenariat stratégique avec la CGEM

Dans son allocution, M. Chakib Alj a salué la démarche de concertation adoptée pour l’élaboration de cette stratégie. « Dans un contexte de mutation économique accélérée, le rôle de l’Office des Changes est central dans l’accompagnement du secteur privé à l’international », a-t-il déclaré.

Il a rappelé les avancées du partenariat entre la CGEM et l’Office, notamment la mise en place du corridor d’échange direct, dispositif qui permet un traitement plus réactif des demandes des entreprises.

En conclusion, cette rencontre entre l’Office des Changes et la CGEM a été l’occasion pour les partenaires d’affirmer leur volonté commune d’ancrer la réglementation des changes dans une dynamique de modernisation, d’ouverture et d’accompagnement actif des opérateurs économiques. La stratégie 2025–2029 se veut marquer ainsi un tournant dans la gestion du contrôle des changes au Maroc, avec une ambition clairement affichée : bâtir une institution agile, performante et au service du développement national.

SB

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