Lors de son allocution à la Chambre des Conseillers, lundi 19 février, à l’occasion de l’inauguration de la 8ème édition du Forum parlementaire international sur la justice sociale, Aziz Akhannouch, le Chef du gouvernement, a mis en exergue l’engagement futur de l’action gouvernementale en faveur de l’emploi, le positionnant comme un axe central et une priorité au niveau national. Ce discours, prononcé par Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a souligné l’intention de mobiliser des efforts conjoints et une détermination sans faille pour dynamiser les investissements propices à la création d’emplois et pour élaborer une stratégie nationale dédiée à l’emploi.
M. Akhannouch a exprimé que cette orientation stratégique vise à générer des opportunités d’emploi pour tous les citoyens marocains, tant dans les milieux urbains que ruraux, en intégrant divers programmes pour favoriser une approche multidimensionnelle et en augmentant l’efficacité des actions menées par tous les intervenants afin de promouvoir l’accès à un travail décent au Maroc.
Il a également assuré que le gouvernement a réussi à établir solidement les fondations de l’État social et a réalisé avec succès les projets sociaux initiés durant la première moitié de son mandat, malgré les défis rencontrés.
En saluant la régularité de l’organisation du forum parlementaire international sur la justice sociale, placé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, Aziz Akhannouch a valorisé la volonté politique du gouvernement à promouvoir le travail décent et à en faire une pierre angulaire de la cohésion économique et sociale, conformément au contrat politique établi avec les citoyens depuis le début du mandat actuel. Il a reconnu l’impact des mesures préventives liées à la crise sanitaire du Covid-19 sur l’emploi, notant que la réaction de l’Exécutif a été prompte et a englobé un ensemble de mesures sociales et économiques destinées à soutenir les familles, les entreprises et les travailleurs affectés par cette crise.
M. Akhannouch a mis l’accent sur la « vision exceptionnelle » du gouvernement, manifestée par des stratégies innovantes pour stimuler l’emploi, notamment à travers le programme « Awrach », ciblant en priorité les personnes en difficulté d’insertion professionnelle ou ayant perdu leur emploi du fait de la pandémie. Il a relevé des résultats significatifs obtenus dans les premières éditions du programme, avec une proportion importante de femmes et de résidents des zones rurales parmi les bénéficiaires, ainsi qu’une orientation vers la satisfaction des besoins en emplois durables lors de la deuxième édition.
Le programme Forsa a été présenté comme une initiative novatrice et ambitieuse du gouvernement visant à surmonter les obstacles rencontrés par les jeunes entrepreneurs, en leur facilitant l’accès au financement et en promouvant l’esprit d’entreprise comme moteur de création d’emplois, aligné sur les priorités gouvernementales.
Les efforts du gouvernement pour revitaliser l’emploi et garantir des conditions de travail décentes comprennent des mesures de protection sociale permettant aux employés de bénéficier des services de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), y compris les allocations familiales et la retraite.
L’approche adoptée intègre les droits de l’homme dans divers programmes, notamment en élargissant l’accès à la couverture médicale à tous les Marocains depuis décembre 2022, conformément aux principes d’égalité, de justice territoriale et d’accès équitable aux soins de santé, dans le respect de l’agenda Royal. Cette réforme globale de l’État social a été renforcée par le lancement d’un programme d’aide sociale directe, décrit comme un jalon majeur dans l’histoire nationale du Royaume.
En parallèle à la consolidation de l’État social, l’expérience gouvernementale courante promeut une vision intégrale reliant investissement et emploi, basée sur la nouvelle charte de l’investissement, marquant un changement historique dans l’application de la politique d’investissement de l’État. Cette vision inclut la priorisation des projets d’investissement créateurs d’emplois, la prise en compte de l’équité territoriale dans la répartition des investissements et l’encouragement des investissements bénéfiques pour l’économie nationale.
Des mesures sont prises pour améliorer le climat des affaires entre 2023 et 2026, et introduire de nouvelles réformes pour stimuler l’investissement et l’entrepreneuriat, en alignant les efforts sur les priorités économiques du Royaume.
M. Akhannouch a également signalé l’intention de l’Exécutif d’optimiser l’intégration entre les besoins en emplois des entreprises et le système éducatif, en orientant l’éducation, la formation et la recherche scientifique vers les exigences de l’économie nationale.
L’objectif est de créer des passerelles entre le monde de l’entreprise et le système éducatif à travers la formation professionnelle continue, facilitant ainsi l’intégration des jeunes sur le marché du travail et répondant aux besoins en compétences des entreprises.
Cette démarche cherche à pallier les lacunes de l’université marocaine en équipant les étudiants de compétences adaptées aux évolutions sociales, économiques et technologiques, ainsi qu’en développant leurs aptitudes techniques et comportementales pour améliorer leur employabilité et réduire le chômage chez les jeunes diplômés.
Poursuivant cette orientation vers le travail décent, le gouvernement envisage de réviser certaines législations sociales, dont le code du travail et la loi sur la grève, pour renforcer la stabilité et la paix sociales au sein des entreprises et instituer des mécanismes de protection des travailleurs pour une transition harmonieuse vers une économie structurée et un marché du travail organisé.
Le forum, organisé en collaboration avec le Conseil économique, social et environnemental sous le thème du travail décent pour le développement durable, vise à élaborer des approches parlementaires pour assurer et renforcer le travail décent, élément clé de la justice sociale et de l’édification de l’État social, en accord avec les Hautes Orientations Royales qui considèrent la création d’emplois dignes comme une des formes les plus élevées de protection sociale.