
Chambre des représentants. Source : MAP
Les premières manifestations de la politique politicienne se sont déjà produites quelques jours après l’investiture du gouvernement et notamment dans leur expression la plus « classique », les attaques ad hominem. Certains groupes, qui n’ont guère brillé durant le précédent mandat parlementaire, cherchent déjà à effacer ce bilan, ô combien négatif, et qui leur a valu les déconvenues électorales que l’on sait. Et, manifestement, c’est sur le terrain parlementaire que cette stratégie a commencé de s’appliquer.
Bien évidemment, c’est la première formation de la majorité qui fait les frais de ces offensives opportunistes, de la part de courants politiques qui semblent avoir tout oublié et rien retenu de leurs récentes expériences.
On aura compris ainsi, que certains départements sont plus touchés que d’autres puisqu’il s’agit de porter des critiques sur les portefeuilles ministériels qui étaient déjà aux mains du RNI. L’argument fallacieux par excellence étant que la majorité nouvellement élue se part de nouveaux atours alors qu’elle participait déjà en partie aux deux dernières législatures.
Pourtant, ce sont bien les ministères, outre ceux aux prérogatives régaliennes, tenus par le RNI, à l’image de l’agriculture ou de l’industrie, qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu ces dix dernières années.
En réalité, le bilan des législatures aux mains du PJD est négatif pour de très nombreuses raisons, mais l’une d’entre elles est sans aucun doute le fait que tout le monde ne « ramait » pas dans la même direction.
De même, les attaques politiciennes prennent pour cible, avec une grande facilité, les ministères tenus par la gent féminine. On n’hésitera pas à faire d’ailleurs, le procès de comportements machistes pour cette occasion, d’autant que les leaders du PJD n’ont jamais mis en avant les compétences féminines pour contribuer à la gestion publique. Il n’est donc pas étonnant que le fait qu’une femme, expérimentée de surcroit, ait la responsabilité de l’Économie et des finances, perturbe quelque peu les bancs du Parlement (ou de la presse) de tous bords.
Ce qui est certain, c’est que la nouvelle coalition ne sera pas pour autant mise à genoux par ces attaques conjoncturelles. En revanche, il y a fort à parier, qu’une équipe gouvernementale appliquée et mobilisée pour travailler dans le même sens, celui d’un Maroc qui veut relever le défi du développement économique et de l’équité sociale, ne saurait faire pire que la cacophonie qui a écartelé le gouvernement peu ou prou pendant dix ans. Parce qu’une seule main n’applaudit pas…
Fahd Yata