Le marché de Sidi Moussa à Salé, le 23 février 2023
Les ménages marocains ont légèrement augmenté leur part de dépenses alimentaires, passant de 37% en 2014 à 38,2% en 2022, après des décennies de baisse continue, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Malgré cette hausse, les dépenses alimentaires restent inférieures à celles de 2007 (40,6%), indique le HCP dans une note sur « l’évolution du niveau de vie de la population » basée sur l’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022, récemment publiée.
Cette augmentation est observée aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. En milieu urbain, la part des dépenses alimentaires est passée de 36,8% en 2007 à 33,3% en 2014, puis à 35,2% en 2022. En milieu rural, ces parts étaient respectivement de 49,4%, 47,3% et 48,6%.
L’enquête montre également que plus le niveau de vie s’améliore, moins la part du budget consacrée à l’alimentation est importante, passant de 50% pour les 10% les moins aisés à 30% pour les 10% les plus aisés en 2022, contre 50% et 26% respectivement en 2014.
Concernant les dépenses non alimentaires, certains groupes de dépenses ont augmenté entre 2014 et 2022 : « Habitation et énergie » (de 23% à 25,4%), « Hygiène » (de 2,7% à 3,9%) et « Communication » (de 2,2% à 2,6%). À l’inverse, d’autres groupes ont diminué : « Loisirs et culture » (de 1,9% à 0,5%), « Équipements ménagers » (de 3,2% à 2,3%), « Transport » (de 7,1% à 5,8%) et « Soins médicaux » (de 6,1% à 5,9%).
Ces tendances sont similaires en milieu urbain et rural, selon le HCP.
La structure des dépenses non alimentaires varie aussi selon le niveau de vie. Les 20% les plus aisés consacrent 8,3% de leur budget au transport, contre 2,2% pour les 20% les moins aisés, et 6,3% contre 4% aux soins de santé, et 3,7% contre 2,6% à l’enseignement. En revanche, les moins aisés dépensent 26,7% de leur budget pour « Habitation et énergie », contre 24,4% pour les plus aisés.
Le HCP note que les dépenses totales de transport des ménages les plus aisés sont 26,6 fois supérieures à celles des ménages les moins aisés. Cet écart est de 11 fois pour les « soins de santé », de 10 fois pour « l’Enseignement » et de 39 fois pour « Loisirs et culture ».
L’Enquête nationale sur le niveau de vie des ménages de 2022 s’inscrit dans le cadre des enquêtes structurelles du HCP. Cette quatrième édition, après celles de 1991, 1999 et 2007, a été réalisée auprès de 18.000 ménages représentatifs des différentes couches socioéconomiques et des régions du Royaume, entre le 15 mars 2022 et le 14 mars 2023.
Cette enquête vise à comprendre les dynamiques socio-économiques à travers l’évolution des dépenses de consommation et des revenus des ménages. Les résultats permettent une analyse détaillée de l’évolution du niveau de vie, des modèles de consommation, ainsi que des phénomènes de pauvreté, de vulnérabilité et d’inégalités sociales aux niveaux national, urbain, rural et régional. Ils mesurent aussi l’accès des différentes catégories sociales aux services sociaux de base et actualisent les indicateurs de suivi des Objectifs de Développement Durable (ODD). Les données issues de cette enquête serviront à établir la nouvelle année de base 2022 de la comptabilité nationale et à actualiser les pondérations du panier des biens et services de l’Indice des prix à la consommation.
LNT