Le bâtiment de la Fed à Washington, le 4 mai 2022
La Bourse de New York évoluait en nette baisse jeudi après l’ouverture à la suite des indications de la Fed qui juge qu’envisager une pause dans la hausse des taux directeurs est « très prématuré ».
Vers 14H20 GMT, l’indice Dow Jones lâchait 0,63%, le Dow Jones perdait 1,28%, revenant à un plus bas niveau en trois semaines, et l’indice élargi S&P 500 0,97%.
La veille, après un nouveau relèvement de 75 points de base du principal taux directeur et surtout à la suite des propos de Jerome Powell, le président de la Fed, douchant les espoirs d’une pause dans les tours de vis monétaires, le Dow Jones avait cédé 1,55% à 32.147,76 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologiques, avait chuté de 3,36% à 10.524,80 points et le S&P 500 de 2,50% à 3.759,69 points.
« Le message du président de la Fed Jerome Powell a déprimé le marché », résumait Patrick O’Hare de Briefing.com.
« Il en a dit beaucoup, mais ce qu’on a retenu c’est son opinion selon laquelle il est très prématuré d’évoquer une suspension des hausses de taux et qu’il y a encore du chemin à faire pour amener le taux directeur à un niveau restrictif suffisant pour ramener l’inflation dans la cible de 2% », a expliquer l’analyste.
La Fed a relevé, comme prévu, son taux directeur de 0,75 point de pourcentage mercredi, pour le porter à une fourchette comprise entre 3,75% et 4%, au plus haut depuis près de 15 ans.
Au cours de sa conférence de presse, le patron de la Fed a surtout reconnu que le Comité monétaire considérait désormais que l’objectif des taux au jour le jour, capable de dompter l’inflation, était supérieur à ce qui était envisagé en septembre. Cela implique que les hausses du coût de l’argent vont se poursuivre plus longtemps pour atteindre ce seuil de taux dit « restrictif ».
« En conséquence, les espoirs d’un +pivot+ (ou inflexion) de la Fed ont été douchés », a conclu Patrick O’Hare.
Dopé par ces perspectives d’une Fed toujours ferme, le dollar grimpait face à l’euro (+0,70% vers 13H45 GMT à 0,9748 dollar pour un euro) et le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier d’autres grandes monnaies prenait 1,40% à 112,90 points.
Les taux obligataires aussi s’envolaient, celui sur les bons à 10 ans montant à 4,1970% (+3,40%).
La Banque d’Angleterre a à son tour relevé les taux de 0,75 point de pourcentage jeudi à 3%, sa plus forte hausse depuis 1989 pour maîtriser une inflation galopante, mais le message tempéré de la BoE n’aidait pas la livre sterling qui perdait du terrain.
Au rang des indicateurs du jour, les allocations hebdomadaires au chômage se sont repliées de 1.000 à 217.000 la semaine dernière, montrant un marché de l’emploi toujours tendu.
Vendredi, le ministère américain du Travail publie les chiffres officiels de l’emploi pour octobre. Les analystes misent sur la création de 220.000 emplois contre 263.000 en septembre et une mince augmentation du taux de chômage à 3,6%.
Par ailleurs, l’activité dans les services aux États-Unis a marqué le pas plus que prévu à 54,4% en octobre contre 56,7% le mois d’avant et 55,2% prévu, selon l’indice ISM.
A la cote, le groupe de composants Qualcomm voyait son titre perdre plus de 9%, après des résultats trimestriels conformes aux prévisions, mais des projections en dessous des attentes pour le prochain trimestre, vu l’environnement économique incertain.
Cisco et Micron Technology perdaient autour de 1,50%.
Le groupe de streaming Roku plongeait de presque 16% à 45 dollars à la suite de la publication de résultats trimestriels corrects mercredi après le marché, mais un avertissement sur le trimestre à venir qui va souffrir d’un recul des ventes dans un marché publicitaire difficile.
LNT avec AFP