Photo de l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA montrant le lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-18 le 12 juillet 2023 en Corée du Nord
La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques dans la nuit de lundi à mardi, selon Séoul, peu avant les célébrations commémorant la fin des combats entre les deux Corées, auxquelles assisteront des dignitaires chinois et russe, premières visites étrangères officielles depuis la pandémie.
L’armée sud-coréenne dit avoir « détecté deux missiles balistiques tirés par la Corée du Nord depuis des zones proches de Pyongyang vers la mer de l’Est (également appelée mer du Japon) à 23h55 le 24 et à minuit le 25 » juillet, selon l’état-major interarmées cité par l’agence sud-coréenne Yonhap.
Les deux missiles ont parcouru quelque 400 km avant de tomber en mer, selon le ministère de la Défense de Corée du Sud cité par Yonhap et l’agence japonaise Kyodo.
La Maison Blanche a condamné ces nouveaux « tirs de missiles balistiques ».
Les essais de missiles « constituent une menace pour les voisins de la RPDC et la communauté internationale », a déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, utilisant le nom officiel de la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) pour Pyongyang.
« Notre engagement en faveur de la défense de la République de Corée et du Japon reste inébranlable », a-t-elle ajouté, évoquant cette fois la Corée du Sud.
Auparavant, le Japon avait annoncé un premier tir et précisé que le projectile était tombé en mer, à l’extérieur de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, selon la chaîne de télévision publique NHK, citant des responsables gouvernementaux.
Pyongyang effectue régulièrement des essais de missiles. Samedi, « plusieurs missiles de croisière » avaient été lancés en mer Jaune, entre la péninsule coréenne et la Chine.
Un sous-marin nucléaire américain a fait escale la semaine dernière en Corée du Sud, Pyongyang affirmant que cette action pouvait « tomber sous le coup des conditions d’utilisation » de ses propres armes atomiques.
Séoul a répondu à ces menaces en réaffirmant que toute attaque de ce type déclencherait une riposte entraînant la « fin » du régime de Kim Jong Un.
Et un deuxième sous-marin américain, l’USS Annapolis à propulsion nucléaire, est arrivé sur une base navale sud-coréenne à peu près au moment des nouveaux tirs de missiles, selon Yonhap.
A la mi-juillet, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un avait personnellement supervisé le tir du tout nouveau missile balistique intercontinental du pays, le Hwasong-18 à combustible solide.
– 70 ans après la fin des hostilités –
Le tir de ces deux derniers missiles balistiques, avant l’aube mardi, survient peu avant les célébrations en Corée du Nord des 70 ans de la fin des combats de la guerre de Corée (1950-1953).
Pékin a confirmé qu’une délégation chinoise dirigée par Li Hongzhong, membre du Politburo, se rendrait en Corée du Nord pour assister à l’événement, ce qui sera la première visite connue d’une délégation étrangère depuis la fermeture, début 2020, des frontières de Corée du Nord en raison de la pandémie de Covid-19.
L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a également annoncé la visite cette semaine d’une délégation de la Fédération de Russie que conduira le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgu.
Les relations entre les deux Corées se trouvent actuellement au plus bas, la diplomatie est au point mort, Kim Jong Un appelant à une accélération de la course aux armements, y compris des armes nucléaires tactiques.
En réponse, Séoul et Washington ont mené des exercices militaires conjoints, s’attirant la colère de Pyongyang.
Par ailleurs, le soldat américain Travis King serait actuellement détenu en Corée du Nord après y être entré illégalement le 18 juillet.
Des « discussions » le concernant ont débuté entre les Nations Unies et Pyongyang « via le mécanisme d’armistice », selon le chef adjoint du commandement de l’ONU, le général Andrew Harrison, en référence à l’accord qui a mis fin aux hostilités en 1953 de la guerre de Corée.
Depuis la guerre de 1950-1953, conclue par un armistice à défaut d’un traité de paix, les deux Corées sont toujours officiellement en guerre.
LNT avec Afp