La Colombie accuse les États-Unis de commettre des « exécutions » en mer

Le président colombien Gustavo Petro a vivement dénoncé ce qu’il qualifie d’« exécutions extrajudiciaires » menées par les États-Unis dans les eaux des Caraïbes et du Pacifique. Ces accusations font suite à une série de frappes militaires américaines qui, selon Bogotá, ont violé la souveraineté colombienne et causé la mort de civils innocents.

Depuis le début du mois de septembre, les États-Unis ont intensifié leurs opérations militaires dans les mers des Caraïbes et du Pacifique, prétendant lutter contre le trafic de drogue. Ces interventions ont impliqué l’utilisation de sept navires et d’avions de combat furtifs. Selon les autorités américaines, ces frappes ont permis de neutraliser des groupes criminels impliqués dans le narcotrafic. Toutefois, ces opérations ont également entraîné la mort d’au moins 27 personnes, dont plusieurs civils, ce qui soulève des questions sur la légalité et la proportionnalité de ces actions.

L’une des victimes les plus médiatisées est Alejandro Carranza, un pêcheur colombien de Santa Marta. Selon le président Petro, Carranza n’avait aucun lien avec le narcotrafic et était en mer pour une activité quotidienne de pêche lorsque son bateau a été attaqué. Le président a précisé que le bateau était à la dérive et avait activé son signal de détresse en raison d’un moteur en panne. Petro a exigé des explications de la part du gouvernement américain concernant cet incident.

Cette affaire a exacerbé les tensions entre les deux pays. Le président Petro a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre l’administration Trump, qu’il accuse de mener une campagne de dénigrement à l’encontre de la Colombie. De son côté, Donald Trump a qualifié Petro de « baron de la drogue » et a révoqué son visa d’entrée aux États-Unis, qualifiant ses actions de « incendiaires ».

Les frappes américaines ont également eu un impact direct sur les communautés côtières colombiennes. Les pêcheurs, craignant de nouvelles attaques, ont cessé leurs activités en mer, ce qui a entraîné des pertes économiques significatives pour ces familles. De plus, l’instabilité croissante a exacerbé les tensions sociales et politiques dans la région.

Face à ces événements, des organisations internationales et des défenseurs des droits de l’homme appellent à une enquête indépendante sur les frappes américaines et leurs conséquences. Ils soulignent la nécessité de respecter le droit international humanitaire et de garantir la protection des civils, même dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic.

LNT avec AFP