M. Chakib Alj, président de la CGEM. Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a annoncé, lors d’un événement à Casablanca, le lancement de son programme « CGEM for Tech Founders ». Cette initiative vise à accompagner les startups technologiques du pays en leur offrant des solutions pratiques pour faciliter leur développement.
L’offre « CGEM for Tech Founders » propose plusieurs services destinés à simplifier les démarches administratives des startups. Des corridors dédiés ont été mis en place en partenariat avec des organismes tels que la Direction Générale des Impôts (DGI) et l’Office des Changes. L’objectif est de réduire les obstacles bureaucratiques qui freinent souvent la croissance des jeunes entreprises.
Ce programme permet également aux startups de participer à des sessions de speed-networking organisées par la CGEM, facilitant ainsi les rencontres avec des investisseurs et des partenaires potentiels. De plus, les startups auront accès à un réseau de plus de 90 000 membres de la Confédération, offrant des opportunités de collaboration avec d’autres entreprises.
La CGEM s’engage également à représenter les intérêts des startups auprès des pouvoirs publics, en intégrant leurs besoins et revendications dans ses propositions de réformes.
Un cadre en cohérence avec la stratégie nationale
Ce programme s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie « Maroc Digital 2030 », visant à positionner le pays comme un acteur clé du secteur numérique. Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique, a déclaré lors de cet événement que l’accompagnement des talents est central dans cette stratégie, rappelant que le développement du secteur technologique repose sur les compétences humaines. Elle a souligné que le Maroc cherche à attirer et former davantage de professionnels qualifiés dans des domaines en croissance tels que l’intelligence artificielle, le Big Data et la cybersécurité.
Selon Mme Mezzour, des incitations fiscales et des infrastructures adaptées, telles que le cloud, ont été mises en place pour encourager les startups à se développer rapidement et à se positionner sur des marchés internationaux. Elle a également mentionné que le Maroc vise à devenir un hub technologique reconnu en Afrique et à l’échelle mondiale.
Défis et opportunités pour les startups
Chakib Alj, président de la CGEM, a précisé que l’offre « CGEM for Tech Founders » apporte une véritable valeur ajoutée aux startups en leur offrant des outils pour surmonter des défis tels que l’accès au marché. Il a rappelé que le développement des startups dépend de leur capacité à trouver des débouchés commerciaux et que cette initiative vise à faciliter cette tâche. M. Alj a également évoqué la nécessité d’un soutien financier accru pour les jeunes entreprises, notamment par le biais du capital-risque, de subventions directes et d’un accès facilité au crédit.
Mohamed Benchaaboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I), a de son côté indiqué que le Fonds vise à soutenir la croissance des startups marocaines. Il a expliqué que le processus de sélection des fonds startups, mené en partenariat avec la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), avait suscité un fort intérêt avec 47 candidatures, et que les résultats de cette présélection seront annoncés prochainement.
Perspectives et témoignages des experts
Lors d’une table ronde organisée dans le cadre de l’événement, plusieurs intervenants ont partagé leurs perspectives sur les principaux défis auxquels les startups marocaines sont confrontées. Mehdi Cherif Alami, CEO de Freterium, a souligné la difficulté d’accéder au marché, notamment aux grands groupes privés et au secteur public, un problème que « CGEM for Tech Founders » cherche à résoudre. Il a également mis en avant l’amélioration de l’image des startups, ce qui facilite le recrutement de talents.
Omar Laalej, directeur général d’Al Mada Ventures, a quant à lui mis l’accent sur l’importance de la formation continue des entrepreneurs et de l’accompagnement stratégique des startups pour les aider à grandir et à accéder à des financements plus matures.
Enfin, Ismail Bargach, cofondateur de Wafr, a insisté sur la nécessité d’attirer davantage d’investissements étrangers pour renforcer l’écosystème technologique marocain et permettre aux startups locales de se développer à l’international.
L’initiative « CGEM for Tech Founders » s’inscrit dans la volonté de soutenir la croissance des startups marocaines en leur offrant des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques. Elle s’ajoute aux efforts des pouvoirs publics et des acteurs privés pour créer un écosystème numérique plus dynamique, en phase avec les objectifs de la stratégie « Maroc Digital 2030 ». Les défis, notamment en matière de financement et d’accès au marché, demeurent, mais l’engagement de la CGEM et du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement laisse entrevoir des perspectives prometteuses pour le développement de startups à l’échelle nationale et internationale.