
Le NMD accorde une place importante à la Bourse de Casablanca et à son développement. Dans le rapport y afférent, il est noté que « la dynamisation de la Bourse est l’élément essentiel pour permettre au Maroc de relever le pari de devenir une place financière régionale de référence ». Le digital et les nouvelles technologies en général occupent une place majeure dans le NMD et ses objectifs. C’est dans cet ordre d’idée que la Bourse de Casablanca a organisé mardi 26 octobre une conférence hybride sous le thème « la technologie, catalyseur d’un marché au service de l’amorçage du nouveau modèle de développement ».
La forte relation qui lie la Bourse de Casablanca et les nouvelles technologies ne date pas d’hier, a tenu à expliquer le Directeur général de la Bourse de Casablanca, Tarik Senhaji. Dans le but de « se doter d’une plateforme résiliente, robuste et évolutive », la Bourse est l’un « des rares marchés dont le système électronique est triplement certifié », ce qui fait que « le Maroc a une plateforme qui est aux meilleures normes internationales ». Et cette plateforme est appelée à se développer plus encore, pour une nouvelle renaissance, semblable voire même meilleure que celle de 1997 », selon M. Senhaji.
Pour ce faire, il est nécessaire de quadrupler la taille de la Bourse de Casablanca et d’augmenter le pourcentage des transactions réalisées par des investisseurs internationaux à hauteur de 25%, a-t-il indiqué. « La relation de symbiose entre la Bouse et la technologie s’est perpétuée dans la dynamique de la place casablancaise, jusqu’en 2016, avec la mise en place du nouveau système de cotation et de surveillance de la Bourse de Casablanca identique à celui utilisé par London Stock Exchange Group », a dit M. Senhaji, soulignant que ces avancées technologiques ont permis de consolider une infrastructure résiliente et performante qui a fait ses preuves pendant la crise sanitaire. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de rassurer les intervenants sur le marché, ainsi que les institutionnels sur les standards internationaux employés dans la Bourse de Casablanca, laquelle constitue désormais une plateforme boursière de premier plan au niveau mondial où l’ensemble des risques d’exécution sont maîtrisés.
Cet impératif de développement vient des immenses opportunités que va apporter la technologie dans les années à venir. Il est estimé que dans trois ans seulement, 24% du PIB mondial sera digital. « Pour la première fois de notre histoire humaine, nous avons une série de ruptures technologiques profondes (cloud, IA, drones, impression 3D), qui ont un impact fort », a expliqué M. Nasser Kettani, expert en transformation numérique. Et il a appelé le Maroc et les Marocains à avoir une grande ambition, celle de « prendre part, en tant que nation, dans cette économie mondiale, non pas en tant que consommateur, mais en tant que producteur » de technologie. En conclusion de son intervention, après avoir détaillé des exemples de disruptions volontaires de la part de grands groupes comme Goldman Sachs, il a relevé que pour de vraies avancées dans ces domaines, « il faut parfois être courageux sur le plan réglementaire ».
De son côté, le directeur des opérations financières et des marchés de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), Nasser Seddiqi, a mis en avant la contribution de la technologie au développement du marché des capitaux et, par la même, l’amorçage du NMD, dont la mise en œuvre nécessite des ressources financières additionnelles importantes qui devront être apportées par les marchés financiers.
Ont également participé à cette manifestation les autres acteurs majeurs de l’écosystème du marché boursier de Casablanca, à savoir Ridouane Azagrouze, Directeur des systèmes d’information de Maroclear, Karim Berrada, Vice-Président de l’Association professionnelle des sociétés de Bourse et Mohamed Saad, Directeur Général Adjoint en charge du pôle ressources de la Bourse de Casablanca. Evoquant tout d’abord les profonds changements qu’a apporté la technologie sur leur métier et leur environnement durant les dix dernières années, ils ont ensuite abordé certaines pistes de développement pour les prochaines années, et la mise à profit des fintechs pour réussir ces chantiers.
SB