L’économie marocaine devrait se contracter de 2% en 2020 sous l’effet de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), mais connaître une reprise de 4% en 2021, prévoit un rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Ce ralentissement serait dû à une nette diminution du tourisme, aux mesures destinées à contenir la propagation de cette pandémie, aux récoltes probablement mauvaises, à une récession en Europe et à une baisse des prix des matières premières, explique la dernière édition de « Regional Economic Prospects » de la BERD qui rend compte des perspectives économiques dans ses régions d’opérations.
La croissance pourrait être favorisée par l’essor de secteurs non agricoles, en particulier l’industrie minière, principalement en raison de l’impact négatif de la pandémie de coronavirus sur la production de phosphate en Chine, relève la même source, estimant que le Maroc, deuxième producteur mondial de phosphate, pourrait en tirer parti.
Par ailleurs, le rapport fait ressortir que dans la région méridionale et orientale du bassin méditerranéen, l’impact négatif du coronavirus devrait se manifester dans le tourisme (grand moteur de la croissance dans toutes les économies de la région en 2019), ainsi que par un recul de la demande intérieure du fait des mesures de confinement, une diminution de la demande des principaux partenaires commerciaux et un ralentissement des flux d’investissement direct étranger.
En moyenne, les économies de la région devraient connaître une contraction de 0,8% en 2020 avant de rebondir pour atteindre une croissance de 4,8% en 2021.
Le scénario central de la BERD se fonde sur la perspective d’une détente progressive des mesures intérieures appliquées pour contenir le covid-19 et un retour à la normale au second semestre de l’année. Il suppose un impact limité de la crise sur l’évolution à long terme des résultats économiques, mais des effets économiques, politiques et sociaux importants à plus long terme.
Il est prévu que la reprise suive une courbe en U, avec un redémarrage de la croissance à la fin du troisième trimestre. « Si la distanciation sociale reste en vigueur beaucoup plus longtemps que prévu, la récession pourrait être bien plus profonde et il faudra des années avant de retrouver les niveaux de production par habitant de 2019 », selon le rapport.
Dans l’ensemble des régions d’opérations de la BERD, les mesures de confinement ont eu un impact sur l’offre et la demande intérieures. Parmi les chocs externes figurent une chute brutale des prix des matières premières, qui pèse sur les exportateurs de ces marchandises, des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales, un effondrement du tourisme et un recul des envois de fonds des expatriés.
La BERD investit dans des économies émergentes de l’Europe centrale et orientale jusqu’en Asie centrale, au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Presque tous les pays d’opérations de la BERD devraient connaître une contraction de leur activité économique cette année, à quelques rares exception près, dont l’Ouzbékistan et Turkménistan, en Asie centrale, ainsi que l’Égypte.
LNT avec CdP