Le mercredi 13 décembre 2017 a connu l’épilogue d’une affaire qui était pendante devant les tribunaux et autres cours d’appels depuis plus de quatorze années !
En effet, à une heure avancée de la soirée, la Cour d’Appel de Casablanca, statuant en ultime recours, a définitivement dit le Droit sur une question d’abord familiale et privée mais qui, du fait de la personnalité et de l’identité des parties, a fortement interpelé l’opinion publique ces dernières années, à cause d’une médiatisation bien souvent à caractère outrancier et mal intentionné …
Les accusés en fuite, leurs avocats absents !
C’est ainsi qu’en l’absence des accusés, Mme Naïma Lazrak-Benjelloun et Mounir Benjelloun, mais également, chose rarissime, de leurs avocats et conseils, Me Taieb Omar, Me Ayoub Drai et Me Abdellatif Shaki, la Cour d’Appel de Casablanca a rendu un arrêt ordonnant la destruction définitive de l’Acte héréditaire qui établissait que le dénommé Mounir était le fils biologique de feu Omar Benjelloun, décédé en février 2003 et Mme Naïma Lazrak, son épouse.
Considérant que cet acte héréditaire, produit par les personnes susnommées, était un faux, la Cour a donc décidé son annulation pure et simple, mais également a, conformément aux stipulations du Code pénal en la matière, condamné Mme Naïma Lazrak-Benjelloun et M. Mounir Benjelloun à deux années d’emprisonnement ferme !
Tel est l’épilogue qui met un terme définitif à cette affaire qui était pendante devant les tribunaux depuis quatorze ans, et qui opposait la famille de feu Omar Benjelloun, c’est-à-dire M. Othman Benjelloun et ses sœurs, à l’épouse et au fils de l’industriel et homme d’affaires décédé.
En produisant un acte héréditaire et des témoins, Mme Naïma Lazrak et Mounir, du fait de la filiation biologique ainsi affirmée, pouvaient prétendre à la contestation de la succession de feu Omar Benjelloun, même s’il est clairement établi que ce dernier, avant sa mort, avait eu soin de répartir tous ses biens, immobiliers, fiduciaires et mobiliers, entre son épouse et son fils.
Cet acte, dont la destruction a été ordonnée donc par l’arrêt de la Chambre Criminelle près de la Cour d’Appel de Casablanca mercredi dernier, faisait en outre de M. Mounir Benjelloun l’un des héritiers mâles de toute la fratrie Benjelloun…
Mais la Justice a finalement rétabli la vérité et la réalité, statuant que M. Mounir Benjelloun n’était pas le fils biologique de feu Omar, cassant ainsi le jugement de février 2016 qui, fort curieusement, avait reconnu cette filiation, refusant même de prendre connaissance d’un test ADN qui établissait l’exact contraire au motif qu’il avait été acquis sans le consentement du sieur Mounir.
Ce jugement avait fait l’objet d’un double appel, celui de M. Othman Benjelloun et de sa fratrie, défendus par deux ténors du barreau, Me Hicham Naciri et l’ancien bâtonnier, Me Mohamed Chehbi, mais aussi du représentant du parquet.
La force de la Loi, le triomphe du Droit
Malgré les très nombreux reports, dus à une obstruction systématique entreprise par Mme Naïma Lazrak et M. Mounir Benjelloun, qui excipaient de problèmes de santé, étayés par des certificats médicaux établis par des médecins étrangers, pour éviter de se présenter aux audiences, malgré le refus obstiné de Mme Lazrak-Benjelloun de se soumettre à un test ADN pour prouver que le sieur Mounir était son fils légitime, la vérité a fini par éclater.
En effet, lorsque les résultats des tests ADN pratiqués récemment pour M. Othman Benjelloun et M. Mounir Benjelloun, ont montré, sans contestation possible qu’il n’y avait aucune correspondance biologique entre ces deux personnes, la Cour d’Appel en a tiré les conséquences juridiques et pénales qui s’imposaient.
Mounir Benjelloun n’a aucun lien de parenté avec feu Omar Benjelloun et Othman Benjelloun et leurs sœurs, fils et filles de feu Abbas Benjelloun.
De plus, Mme Naïma Lazrak-Benjelloun, en évitant délibérément de se soumettre au même test, n’est pas en droit d’affirmer que Mounir est son fils légitime, contrairement à ce qu’elle a cherché à faire attester par la Justice en produisant délibérément un acte héréditaire reconnu comme un faux en écritures.
In fine, l’épilogue de cette affaire laisse un goût amer pour M. Othman Benjelloun et sa famille qui, bien que soulagés et satisfaits de l’Arrêt rendu par la Cour d’Appel, ont exprimé leur tristesse de la condamnation à une peine privative de liberté de deux années à l’endroit de Mme Naïma Lazrak-Benjelloun et de son fils adoptif Mounir.
La satisfaction légitime de la reconnaissance de leur bon droit par la Justice est ainsi altérée parce que M. Othman Benjelloun et sa fratrie ne souhaitaient rien d’autre que le rétablissement de la vérité sur la filiation de feu Omar Benjelloun.
Pourtant et au-delà de cette magnanimité qui les honore, on rappellera qu’au lendemain du jugement de février 2016, le ministère public avait également fait appel de cette décision, aux côtés des conseils de M. Othman Benjelloun, Mes Naciri et Chehbi.
La Cour d’Appel a dit le Droit et appliqué la Loi, laquelle est applicable et appliquée pour tous les citoyens de ce pays.
Il restera donc à Mme Naïma-Lazrak et M. Mounir Benjelloun, définitivement déboutés de leurs prétentions illégitimes, à poursuivre leur séjour à l’étranger.
Fahd Yata