Quatre de nos estimés et estimables confrères, Mme Narjis Reghaye, M. Naïm Kamal, M. Jamal Berraoui et M. Adil Lahlou Kamal, qui appartiennent depuis longtemps à la famille de la presse nationale, sont cités à comparaître par le TGI de Paris le 8 octobre prochain à la suite d’une plainte introduite par un « refuznik » marocain auto-exilé en France depuis plusieurs années, l’ex-capitaine Mustapha Adib.
Celui-ci estime avoir été diffamé ou injurié par des écrits publiés sur les portails d’information Quid.ma et Challenge.ma en juin 2014 !
Nonobstant le fait, très curieux, que l’ex-capitaine Adib a pris quatre années pour déposer plainte, on marquera un étonnement très profond devant cette procédure et ces convocations de ressortissants marocains, vivant et travaillant au Maroc dans des organes de presse marocains par une juridiction étrangère, française en l’occurrence.
Cela, sans conteste, s’inscrit en profonde contradiction et opposition même avec les termes de la convention judiciaire franco-marocaine que le TGI n’a point voulu appliquer.
Adib, pour autant que l’on sache, est toujours citoyen marocain et les articles incriminés ont été rédigés et publiés au Maroc.
Il ne s’agit nullement et fort heureusement en l‘occurrence, d’une affaire où pourrait s’appliquer le principe d’universalité de la justice française parce que ni notre consoeur Narjis Reghaye, ni nos confrères Naïm Kamal, Jamal Berraoui et Adil Lahlou Kamal ne sont accusés de génocide ou de crimes contre l’humanité !
C’est une banale plainte pour diffamation ou injure déposée par un « pauvre hère » qui a eu, il y a une dizaine d’années, son heure de gloire et qui, en mal de publicité, essaie de sortir de l’anonymat et le dénuement dans lequel il est plongé depuis que ses « sponsors » l’ont abandonné.
Toute notre solidarité et notre estime à nos confrères qui, sans doute, accepteraient volontiers de se rendre à Paris pour une mission, une conférence de presse ou des vacances, mais qui sont absolument fondés à refuser de se soumettre à une juridiction étrangère pour des faits qui n’ont rien à voir avec la France et sa Justice.
Rappelons, à ce sujet, que le sieur Cembrero, journaliste espagnol qui officiait au quotidien El Païs avant son licenciement, avait esté en 2002-2003 devant la justice marocaine, contre des journalistes marocains, s’estimant diffamé par eux.
Ce qui est valable pour Cembrero l’est incontestablement pour Adib et les tribunaux français sont suffisamment encombrés pour éviter de s’intéresser à des affaires « maroco-marocaines » !!!
Fahd YATA