« Je ne peux pas manger »: des millions d’Américains privés d’aide alimentaire à cause de la paralysie budgétaire
L’ombre d’une crise alimentaire plane désormais sur des millions d’Américains dépendant des aides de l’État fédéral, alors qu’un blocage budgétaire prolongé paralyse le fonctionnement du pays. En cause : l’absence d’un accord sur le financement des programmes publics, qui frappe en premier lieu le dispositif d’assistance alimentaire à destination des plus fragiles.
Selon les médias ayant repris le communiqué de l’AFP, quelque 42 millions de personnes pourraient se retrouver sans les bons alimentaires du programme SNAP (Supplemental Nutrition Assistance Program), dès lors que le financement fédéral n’est plus assuré. Le témoignage d’Eric Dunham, père de famille et personne en situation de handicap, est révélateur : « Si je ne reçois pas mes bons alimentaires, je ne peux pas manger », confie‑t‑il.
Ce blocage budgétaire survient alors que l’administration fédérale américaine est confrontée depuis plusieurs semaines à une impasse politique empêchant l’adoption de financements essentiels. Parmi les premières mesures à subir les conséquences figurent la mise en chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, ainsi que la fermeture partielle d’installations publiques.
À l’approche du point de rupture pour l’aide alimentaire, la tension monte dans les rangs politiques. Selon des sources citées par l’AFP, l’ancien président Donald Trump a déclaré être prêt à financer ce programme crucial qui permet chaque mois à des familles modestes d’accéder à des produits essentiels. Toutefois, la situation reste floue : sans résolution rapide du blocage budgétaire, la suspension des aides alimentera la précarité de nombreux foyers déjà fragiles.
L’enjeu dépasse le simple maintien d’allocations : il s’agit d’un indicateur clé de la cohésion sociale et de la capacité de l’État fédéral à assurer le filet de sécurité destiné à ses citoyens les plus vulnérables. Le fait que près de un Américain sur huit pourrait être concerné rend l’enjeu politique et social considérable.
Le scénario se dessine : un arrêt pur et simple des bons alimentaires, jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Les conséquences immédiates seraient majeures : des familles privées de moyens pour se nourrir, une pression accrue sur les associations caritatives, et la montée d’un sentiment d’abandon dans les milieux déjà en difficulté.
Pour les observateurs, cette crise latente souligne aussi la fragilité du modèle social américain face aux blocages institutionnels. Le soutien alimentaire public, longtemps considéré comme une composante essentielle de la « sécurité sociale » outre‑Atlantique, risque désormais d’être mis à l’épreuve.
Alors que l’impasse persiste à Washington, les prochains jours seront critiques. Si aucun retour rapide à la normale n’est envisagé, les effets se feront sentir dès les mois à venir, avec un risque réel d’accroissement de la précarité alimentaire à grande échelle.
LNT avec AFP
