La structure de l’économie pourrait être l’un des obstacles qui entravent la participation des femmes au marché du travail au Maroc, selon une étude publiée, mardi, par la direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration et ONU-Femmes.
« Plusieurs obstacles jugés principaux et d’autres complémentaires peuvent être à l’origine de la faible participation des femmes au marché du travail, en l’occurrence, les normes liées au genre, le cadre juridique, la structure de l’économie et du marché du travail, le capital humain », indique cette étude qui porte sur les « coûts économiques des inégalités de genre dans le marché du travail au Maroc ».
Ces facteurs influencent à la fois l’offre et la demande de travail, souligne la même source, précisant que pour cerner les facteurs déterminants l’accès des femmes à l’activité au Maroc, ladite étude s’est appuyée sur les données émanant du Recensement général de la population et de l’Habitat (RGPH-2014), en se focalisant sur la population urbaine en âge de travailler (à savoir les personnes âgées de 15 à 60 ans), tout en excluant les étudiants et ce, afin de se concentrer sur le choix de l’emploi au lieu des choix liés à la scolarisation.
Pour ce faire, une analyse multivariée a été appliquée permettant d’estimer économétriquement l’emploi féminin moyennant la méthode d’estimation « probit ». Les résultats qui en découlent indiquent que les contraintes familiales, en l’occurrence, le nombre d’enfants à charge constitue un obstacle important orientant la décision des femmes d’intégrer le marché du travail. Ces mêmes contraintes sont largement à l’origine du recours des femmes au marché du travail en quête de sources de revenus additionnelles, fait ressortir cette étude. Dans ce sillage, il est à signaler que la proportion de femmes dans le ménage affecte sensiblement leur accès au travail du fait qu’un poids élevé des femmes dans un ménage leur procure plus de chance pour accéder à l’autonomie économique.
Pour ce qui est de l’effet de l’éducation sur l’accès des femmes à l’activité, les analyses effectuées font état d’effets contrastés en fonction des secteurs d’activité. Ainsi, les niveaux d’éducation du primaire au secondaire collégial exercent un effet positif sur la probabilité de l’emploi des femmes dans l’industrie.
En effet, le statut dominant des femmes employées dans l’industrie est le statut d’ouvrier (généralement sans qualification). Cependant, l’accès au niveau d’étude supérieur impacte négativement la probabilité de l’emploi des femmes dans ce secteur. Par contre, l’accès aux études qualifiantes et supérieures impactent positivement la probabilité de l’emploi des femmes dans le secteur des services. L’effet de l’accès à l’éducation (valable pour les quatre niveaux étudiés) est, en revanche, très important pour que les femmes aient une chance d’accéder à un emploi dans le secteur public. A cet égard, il y a lieu de noter que les femmes diplômées sont très concentrées dans le fonctionnariat (55% des femmes diplômées du supérieur qui sont en activité sont embauchées dans le secteur public contre 28% dans les services et près de 54% des femmes fonctionnaires disposent de diplôme d’études supérieures et 30% d’entre elles d’un diplôme du niveau secondaire).
LNT avec CdP