Amine Cherri, un député du Hezbollah chiite libanais sanctionné par le trésor américain lors d'une réunion de son groupe parlementaire 11 juillet 2019 à Beyrouth © AFP JOSEPH EID
Le Hezbollah chiite libanais a condamné jeudi les sanctions américaines imposées contre trois de ses responsables, assurant qu’elles « ne changeront rien » aux convictions du parti et à son rejet de la politique américaine dans la région.
Washington a annoncé mardi des sanctions contre deux députés du Hezbollah, Amine Cherri et Mohamad Hasan Raad, accusés d' »exploiter le système politique et financier » du Liban au profit du Hezbollah et de l’Iran, selon un communiqué du Trésor américain.
Les Etats-Unis ont également sanctionné Wafic Safa, chef de l’appareil sécuritaire du Hezbollah, un mouvement allié de l’Iran et considéré par Washington comme une organisation « terroriste ».
Dans un communiqué lu lors d’une conférence de presse, les députés du parti chiite ont rejeté la décision américaine la qualifiant d' »inacceptable » et « condamnable en vertu de toutes les normes de souveraineté et d’éthique ».
Ils ont en outre assuré qu’elle « ne changera rien à la résistance » du mouvement face « à l’occupation et au terrorisme israélien ainsi qu’à la politique américaine (…) ».
Si Washington a déjà imposé des sanctions à des dirigeants du Hezbollah ou à des personnes qui contribueraient à son financement, c’est la première fois que des députés du mouvement chiite sont visés.
Le Congrès américain a voté en 2015 une loi prévoyant des sanctions contre les banques traitant avec le Hezbollah ou impliquées dans du blanchiment d’argent pour son compte.
Le président américain Donald Trump a fait de l’Iran chiite, accusé de déstabiliser le Moyen-Orient, sa principale bête noire.
Les alliés de Téhéran sont également dans le collimateur.
Le mouvement chiite « menace la stabilité politique et économique du Liban et de la région, tout cela au détriment du peuple libanais », a affirmé mardi Sigal Mandelker, la sous-secrétaire au Trésor américain.
Mercredi, le président libanais Michel Aoun a fait part de son « regret » quant aux nouvelles sanctions anti-Hezbollah, tandis que le président du Parlement, Nabih Berri, autre allié de la puissante formation, a dénoncé une « agression » contre le Liban.
Le Premier ministre, Saad Hariri, a pour sa part souligné que ces nouvelles sanctions représentent « un tournant » du fait qu’elles touchent des députés, tout en assurant qu’elles n’affecteront pas le travail du gouvernement qui comprend trois membres de la formation chiite.
LNT avec Afp