Le taux de croissance de l’économie nationale s’est établi à 0,1% durant le premier trimestre 2020 contre 2,8% l’année précédente, indique le Haut-Commissariat au plan (HCP).
« Tenant compte de la baisse de 0,7% des impôts sur les produits nets des subventions au lieu d’une hausse de 1,4%, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume s’est accru de 0,1% durant le premier trimestre 2020. Aux prix courants, le PIB a connu une hausse de 0,4% au lieu de 4,1% une année auparavant, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 0,3% au lieu de 1,3% », explique le HCP dans une note d’information sur la situation économique nationale au T1-2020.
Cette évolution résulte d’une augmentation de 0,9% des activités non agricoles et d’un repli de 5% de celles du secteur agricole, dans le contexte d’une baisse d’inflation et d’une hausse du besoin de financement de l’économie nationale. Ladite note fait ainsi ressortir que la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a enregistré une baisse de 4% en volume au cours du 1er trimestre de cette année, au lieu de 3,4% réalisée durant la même période en 2019. Cette diminution s’explique par la baisse de l’activité de l’agriculture de 5% et l’augmentation de celle de la pêche de 5,2%.
De son côté, la valeur ajoutée du secteur secondaire, en volume, a connu un net ralentissement de son taux d’accroissement passant de 4,7% le même trimestre de l’année précédente à 0,2%. Cette évolution résulte du ralentissement du rythme d’accroissement des valeurs ajoutées du bâtiment et travaux publics de 1% et des industries de transformation de 0,6%, ainsi que de la baisse de celles de l’industrie d’extraction de 0,4% et de l’électricité et eau de 3,4%.
Le HCP fait également savoir que la valeur ajoutée du secteur tertiaire a enregistré un repli de son taux d’accroissement passant de 3,7% le même trimestre de l’année précédente à 1,2%. Ceci a été le résultat de la hausse des valeurs ajoutées des services rendus par l’Administration Publique générale et la sécurité sociale de 5,8%, des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale de 3%, des services financiers et assurances de 1,8%, des postes et télécommunications de 1,1% et des services rendus aux ménages et aux entreprises de 0,5%. Elle résulte aussi de la baisse de celles des hôtels et restaurants de 7% au lieu d’une hausse de 2,9%, des transports de 2,6% au lieu d’une hausse de 6,4% et du commerce de 0,4% au lieu d’une hausse de 3%, relève la même source. Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu, ainsi, un net ralentissement passant de 4,3% à 0,9% au T1-2020.
La demande intérieur a ralenti sa croissance
La demande intérieure s’est accrue de 0,6% au premier trimestre 2020 au lieu de 0,8% la même période de l’année précédente, selon le Haut-Commissariat au plan.
Cette demande a ainsi contribué pour 0,6 point à la croissance économique nationale au lieu de 0,8 point, précise le HCP.
Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu un ralentissement de leur taux d’accroissement passant de 2,7% au premier trimestre 2019 à 1,4% avec une contribution à la croissance de 0,8 point au lieu de 1,6 point, indique le HCP, notant que la consommation finale des administrations publiques a affiché, de son côté, une hausse de 6,2% au lieu de 3,4%, avec une contribution à la croissance de 1,3 point au lieu de 0,7 point.
En revanche, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation de stocks) a continué à enregistrer des baisses, passant de -4,5% au premier trimestre de l’année passée à -4,8%, avec une contribution négative à la croissance de (-1,4) point au lieu de (-1,5) point, durant le même trimestre de l’année précédente.
La note fait en outre ressortir que les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à -0,5 point au lieu d’une contribution positive de 2 points le même trimestre de l’année précédente.
Les exportations de biens et services ont affiché une baisse de 4,4% durant le premier trimestre 2020 au lieu d’une hausse de 6,5% une année auparavant, avec une contribution à la croissance de -1,7 point au lieu de 2,5 points. Les importations ont connu, pour leur part, une baisse de 2,4% au lieu d’une hausse de 1,1%, avec une contribution de 1,2 point au lieu d’une contribution négative de (-0,6) point une année passée.
Avec une augmentation, aux prix courants, de 0,4% du PIB au lieu de 4,1% au premier trimestre de l’année passée et une baisse de 12,1% du taux d’accroissement des revenus nets reçus du reste du monde au lieu d’une baisse de 11,1%, le revenu national brut disponible a connu une baisse de 0,1% au premier trimestre 2020 au lieu d’une hausse de 3,4% une année auparavant.
Compte tenu de l’accroissement de 3,4% de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 3,7% enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 25,4% du PIB au lieu de 28,2%.
L’investissement brut (formation brute du capital fixe et variation des stocks) a représenté 30,6% du PIB au lieu de 32,7% durant le même trimestre de l’année précédente et le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi aggravé par rapport au premier trimestre 2019 passant de 4,5% du PIB à 5,1%.
LNT avec MAP