Près de 38% des entreprises ont réduit leurs effectifs employés durant le deuxième semestre 2020, par rapport à la même période 2019 suite à la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Par catégorie, la proportion des grandes entreprises (GE) qui auraient réduit leurs effectifs est de 41.9%, 33.4% pour les petites et moyennes entreprises (PME) et 39.3% chez les très petites entreprises (TPE), précise le HCP qui vient de publier sa 3ème enquête sur les effets du covid-19 sur les activités des entreprises.
La réduction des effectifs employés a atteint 50% et plus pour 43% des entreprises ayant déclaré une baisse de leur emploi (37,5%) au deuxième semestre 2020, en comparaison avec la même période de 2019, indique la même source, soulignant que cette proportion s’élève à plus de la moitié des TPE, 27% pour les PME et 11% chez les GE.
Par secteur d’activité, les entreprises de la construction (56%) et celles opérant dans l’hébergement et de la restauration (64%) ont réduit de plus de la moitié leurs effectifs durant le deuxième semestre 2020 par rapport à la même période 2019.
En outre, ladite note fait ressortir que près de 81,1% des entreprises ne prévoient aucun projet d’investissement en 2021, 3,9% entrevoient une baisse du niveau d’investissement alors que 6,4% anticipent une augmentation en 2021, faisant observer que cette crise a eu un impact significatif sur le moral des chefs d’entreprises et sur leur vision en matière d’investissement.
Par catégorie, 10,9% des GE sont optimistes et anticipent une augmentation du niveau d’investissement en 2021. Cette proportion est de 8,3% chez les PME et 5,4% pour les TPE.
Par secteur d’activité, près de 19% des entreprises opérant dans le secteur de l’énergie prévoient une augmentation de leurs investissements en 2021. Ce taux est de 12% pour les entreprises qui exercent dans le secteur des industries agro-alimentaires et 11% pour celles qui opèrent dans les industries chimiques et parachimiques.
En revanche, la proportion des entreprises, qui ne prévoient aucun projet d’investissement, dépasse 80% dans les industries du textile, les industries électriques & électroniques, l’hébergement et restauration et les activités immobilières.
Plus de 16% des entreprises en arrêt définitif ou temporaire au S2-2020
Par ailleurs, plus de 16% des entreprises ont été en arrêt définitif ou temporaire au terme du second semestre de 2020, suite aux répercussions de la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), selon le HCP.
La répartition par statut d’activité fait ressortir des entreprises toujours en arrêt temporaire (8,1%), en arrêt temporaire après reprise (6%) et en arrêt définitif (2,2%), précise le HCP.
Les résultats de son enquête révèlent aussi que 83,7% des entreprises ont déclaré avoir maintenu leurs activités. Toutefois, l’analyse de l’évolution des indicateurs relatifs à l’arrêt d’activité des entreprises montre un certain redressement de l’activité globale.
En effet, le taux d’arrêt temporaire des entreprises a enregistré une baisse 9 mois après le début de la crise sanitaire, passant de 54,3% en avril et 52% en juillet à 14,1% en décembre 2020, fait savoir le HCP, ajoutant que le taux d’activité a enregistré une évolution positive à près de 83,7% en décembre.
Par catégorie, la proportion d’entreprises en activité à fin 2020 s’élève à 87,5% pour les grandes entreprises (GE), 89,6% pour les petites et moyennes entreprises (PME) et 81% pour les très petites entreprises (TPE).
La proportion d’entreprises ayant déclaré avoir définitivement arrêté leurs activités atteint, en revanche, près de 2,6% chez les TPE, 1,3% pour les PME et 0,8% parmi les GE.
Par ailleurs, le HCP indique que la proportion des GE qui sont en arrêt temporaire pendant cette période atteint 11,7%.
L’analyse des résultats de l’enquête par catégorie et tranche d’âge fait ressortir que plus de la moitié (51%) des entreprises qui sont en arrêt temporaire sont âgées de moins de 10 ans. Cette proportion atteint 61% chez les TPE et 43% chez les GE.
Les branches du transport et de l’entreposage, de l’hébergement et restauration et des activités immobilières peinent toujours à reprendre normalement leur activité puisque la proportion des entreprises qui sont en arrêt temporaire atteint respectivement 31%, 27% et 25%.
En outre, le HCP souligne que la part des entreprises ayant déclaré un arrêt définitif atteint 10% dans le secteur des industries du textile et du cuir et 7% dans les activités immobilières.
Comparativement avec le S2-2019, 83% des entreprises ont déclaré avoir subi une baisse de leur activité tandis que 12% ont connu une stabilité de leur niveau d’activité et seulement 5% des entreprises ont enregistré une augmentation durant le deuxième semestre 2020.
Par catégorie, 84% des TPME ont rapporté une baisse de leur activité durant la même période alors que moins de 5% d’entre elles déclarent que leur activité aurait connu une augmentation.
Pour les entreprises ayant subi une baisse de leur activité (83%), plus de la moitié d’entre elles (54%) ont évoqué une contraction de 50% et plus lors du deuxième semestre 2020 par rapport à la même période 2019. Cette proportion atteint 59% chez les TPE et 34% pour les GE.
Par secteur d’activité, le HCP relève que l’hébergement et la restauration continuent toujours de subir les effets de la crise sanitaire, précisant que 86,3% des chefs d’entreprises de ces branches ont rapporté une baisse de 50% et plus par rapport au deuxième semestre 2019 et 9% affirment une diminution de 30% à 49%.
Les baisses d’activités supérieures à 50% restent également importantes dans le secteur de la construction (68,7%), dans les branches des activités immobilières (63%) et dans celles de l’industrie du textile et du cuir (58,7%).
Échanges extérieurs: baisse des ventes de 81,3% entreprises exportatrices au S2-2020
La baisse du volume de ventes à l’extérieur a touché 81,3% des entreprises marocaines exportatrices durant le second semestre 2020, suite à la crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19).
Par catégorie, ce repli a été observé avec des proportions différentes selon les catégories d’entreprises, soit 93,5% chez les très petites entreprises (TPE), 78,5% chez les petites et moyennes entreprises (PME) et 69.5% pour les grandes entreprises (GE), précise le HCP.
Dans ce contexte marqué par une incertitude et sur l’horizon des douze prochains mois, la vision des chefs des entreprises exportatrices semble un peu pessimiste quant à l’évolution de leurs ventes à l’extérieur indique la même source, soulignant que près de 40% des chefs d’entreprises anticipent une diminution de leurs exportations et 22% en prévoient une légère augmentation sur la même période.
Parallèlement, les effets résultant de la crise sanitaire sont observés également au niveau du volume des importations des biens et services sur la période de juillet- décembre 2020. En effet, 79,4% de l’ensemble des entreprises qui s’approvisionnent à l’étranger ont déclaré avoir connu une baisse du volume de leurs importations par rapport à la même période de l’année 2019. Ce repli a été fortement ressenti chez les TPE selon 83,2% des entreprises suivies des PME et les GE avec 78,3% et 69,3% respectivement.
Les difficultés relatives aux flux des exportations et des importations sont principalement l’augmentation des coûts de transport et les restrictions qui y sont liées pour limiter la propagation du coronavirus, comme l’affirment respectivement 54,9% et 53,7% des entreprises, fait savoir le HCP.
40% des entreprises sont en difficulté de trésorerie au S2-2020
Une proportion de 40% des entreprises marocaines a déclaré ne pas disposer de réserve de trésorerie contre 8% qui ont une réserve permettant de tenir moins d’un mois au titre du second semestre de 2020, ressort-il de d’une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Par catégorie, 25% des grandes entreprises (GE) disposent de réserves qui peuvent tenir plus de 6 mois, contre 14% chez les petites et moyennes entreprises (PME) et 11% pour les très petites entreprises (TPE), précise le HCP qui vient de publier sa 3ème enquête relative aux effets du covid-19 sur les activités des entreprises, menée du 22 au 30 décembre.
Selon l’ancienneté des entreprises, les résultats de l’enquête révèlent que 44% des entreprises âgées de moins de 10 ans n’ont aucune réserve de trésorerie. Cette proportion est de 38% chez les PME et 36% pour les GE de la même tranche d’âge.
En outre, le HCP relève que les effets de la crise sur la trésorerie des entreprises restent hétérogènes par secteur d’activité. Au S2-2020, 54% des chefs d’entreprises de l’hébergement-restauration déclarent ne pas avoir de réserve de trésorerie et 9% ont une réserve de moins d’un mois. L’impact est également important dans le secteur de la construction où 46% des entreprises n’ont aucune réserve de trésorerie et 12% disposant d’une réserve de moins d’un mois, ajoute la même source. A l’inverse, les secteurs qui montrent un peu plus de résilience face à cette crise sont ceux de l’énergie et de l’enseignement et santé humaine, avec respectivement 24% et 27% des entreprises disposant d’une réserve de plus de 6 mois.
Les résultats de ladite enquête font aussi ressortir qu’environ un quart des chefs d’entreprises anticipent un risque sévère d’insolvabilité contre 32% qui ne prévoient aucun risque. Pour la moitié environ des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), l’insolvabilité représente un risque sévère à modéré contre 35% chez les GE.
Côté accompagnement, le HCP indique que le Maroc a mis en place un ensemble de mesures pour soutenir le tissu économique et assurer la survie des entreprises, notamment le report des échéances de crédits pour les entreprises en difficulté, le report des échéances fiscales et d’autres mesures de soutien visant la préservation de l’emploi et de la trésorerie des entreprises.
Par secteur, 25,8% des entreprises des industries chimiques & parachimiques ont déclaré avoir bénéficié des prêts garantis par l’Etat, 24,8% pour les mines contre 12,2% pour les entreprises de l’hébergement et restauration. Au total, 16% des entreprises déclarent avoir bénéficié des prêts garantis par l’Etat. La proportion des entreprises déclarant avoir bénéficié du report des échéances de crédits est 18%. Elle atteint 28% chez les GE, 24% pour les PME et 15% chez les TPE. Selon les secteurs d’activité, une entreprise sur cinq a bénéficié d’un report des échéances de crédit dans le secteur du commerce, transports et entreposage, industries électriques & électroniques et des industries métalliques & mécaniques. Les entrepreneurs bénéficiant de ces mesures de financement sont moyennement satisfaits. En effet, la moitié d’entre eux estiment que ces mesures ont contribué à l’amélioration de la situation de leurs entreprises. Pour les entreprises n’ayant bénéficié d’aucune de ces mesures de financement (67,2%), 24% d’entre elles estiment que la complexité des procédures constitue la principale raison, suivie du manque d’accompagnement (18%).
L’enquête révèle également que 13,7% des entreprises ont déclaré avoir bénéficié du report des échéances fiscales dans le contexte de crise. Cette proportion s’élève à 17,6% chez les GE, 15,8% pour les PME et 12,6% chez les TPE.
Concernant la proportion des entreprises en arrêt temporaire qui ont bénéficié d’allègements fiscaux, elle est de 12,8% pour le report des échéances fiscales et 8,8% pour l’exonération et réduction des droits et taxes.
Par ailleurs, le HCP fait savoir que l’analyse des principales difficultés rencontrées par les entrepreneurs durant le S2-2020 met en évidence la faible demande qui entrave la reprise normale de l’activité de plus de 80% des entreprises organisées. Cette difficulté est considérée comme principale contrainte par 98% des entreprises opérant dans l’hébergement et restauration et par 89% de celles qui exercent dans les industries du textile et cuir.
En outre, les difficultés financières ressortent comme principal obstacle pour 7 entreprises sur 10, notamment pour les TPME (72%). Ainsi, les difficultés financières constituent une contrainte pour les entreprises de l’ensemble des branches d’activités, en particulier celles opérant dans l’hébergement et restauration (83,6%) et les industries du textile et cuir (80,7%). L’objectif principal de cette enquête dans sa troisième édition est d’apprécier l’évolution de l’activité des entreprises au cours de la période de juillet à décembre 2020, la comparer avec celle de la même période avant la crise pour s’enquérir du niveau de performance des entreprises en quête du rythme normal d’activité.
L’objectif principal de cette enquête dans sa troisième édition est d’apprécier l’évolution de l’activité des entreprises au cours de la période de juillet à décembre 2020, la comparer avec celle de la même période avant la crise pour s’enquérir du niveau de performance des entreprises en quête du rythme normal d’activité.
Menée via la collecte assistée par tablette et téléphone, ladite enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 3.600 entreprises organisées représentant l’ensemble des unités opérant dans les secteurs de l’industrie manufacturière, de la construction, de l’énergie, des mines, de la pêche, du commerce et des services marchands non financiers.
LNT avec Map