L’arrêté des comptes nationaux de l’année 2016 fait ressortir un net ralentissement de la croissance de l’économie nationale se situant à 1,2% au lieu de 4,5% en 2015. L’activité agricole est en nette baisse alors que les activités non agricoles continuent d’afficher un rythme d’accroissement modéré. La croissance économique a été tirée par la consommation finale des ménages et l’investissement dans le contexte d’une inflation maitrisée et d’un creusement du besoin de financement de l’économie nationale.
Une croissance économique en ralentissement
Le taux de croissance de l’économie nationale s’est établi à 1,2% en 2016 au lieu de 4,5% en 2015, sous les effets conjugués :
• de la baisse de 12,8% en volume de la valeur ajoutée du secteur agricole (non compris la pêche) au lieu d’une hausse de 11,9% en 2015 ;
• de l’augmentation de 2,2% de la valeur ajoutée des autres secteurs d’activité non agricoles au lieu de 1,8% une année plus tôt.
Et ce dans un contexte d’accroissement de 8,5% en volume des impôts nets des subventions sur les produits au lieu de 18,1% l’année précédente.
Dans ce cadre, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB), hors agriculture, est passé de 3,7% en 2015 à 3,1% en 2016.
Aux prix courants, le PIB s’est accru de 2,8% en 2016 au lieu de 6,8% une année auparavant, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 1,6% au lieu de 2,1%.
Nette amélioration de la demande intérieure
La demande intérieure a enregistré une croissance de 5,5% en volume en 2016 contre 1,9% en 2015 sous l’effet, en particulier, de l’augmentation considérable de l’investissement et de l’amélioration des dépenses de consommation des ménages.
Les dépenses de consommation finale des ménages ont enregistré une hausse de 3,4% en 2016 au lieu de 2,2% en 2015, contribuant pour 1,9 point à la croissance du PIB au lieu de 1,3 point l’année précédente. La consommation finale des administrations publiques, de son côté, s’est accrue de 2,1% au lieu de 2,4% en 2015, avec une contribution à la croissance de 0,4 point.
La formation brute du capital fixe, deuxième composante de la demande intérieure, a réalisé une hausse de 9,3% au lieu d’une quasi-stabilité une année plus tôt, contribuant ainsi pour 2,6 points à la croissance en 2016 contre 0,1 point en 2015.
Dans ces conditions, la contribution de la demande intérieure à la croissance du PIB s’est établie à 5,9 points au lieu de 2,1 points en 2015.
Détérioration du solde des échanges extérieurs sous l’effet de la hausse substantielle des importations
Les échanges extérieurs nets des biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance du PIB de l’ordre de 4,7 points en 2016 au lieu d’une contribution positive de 2,4 points une année auparavant. Les importations ont connu une forte hausse de 15,4% en volume en 2016, nettement supérieure à celle des exportations, de l’ordre de 5,1%.
Aggravation du besoin de financement
Avec une augmentation de 2,8% en 2016 du PIB aux prix courants et un accroissement de 9,9% des revenus nets en provenance du reste du monde, le revenu national brut disponible s’est accru de 3,2% au lieu de 5,9% en 2015, pour se situer à 1 077 milliards de DH en 2016.
Avec l’amélioration de 3,5% de la consommation finale nationale, l’épargne nationale brute s’est établie à 28,8% du PIB.
L’investissement brut (FBCF et variation de stocks) a constitué 33,1% du PIB en 2016 au lieu de 30,8% en 2015. Le besoin de financement de l’économie nationale s’est ainsi aggravé, passant de 2% du PIB en 2015 à 4,3% en 2016.
LNT avec Cdp