Restes d'une voiture calcinée à Mati en Grèce, le 27 juillet 2018 © AFP LOUISA GOULIAMAKI
Le bilan des feux qui ont ravagé la côte d’Athènes lundi s’est alourdi samedi à 88 morts, parmi lesquels trois enfants – deux jumelles et un garçon – dont le sort avait ému le pays et qui figurent parmi les premiers identifiés.
La nouvelle victime, une quadragénaire, est décédée à l’hôpital où elle était soignée depuis le feu, et où neuf victimes restent dans un état grave, selon le ministère de la Santé.
Un détective embauché par la famille de Sophia et Vassiliki, neuf ans, qui étaient en route vers la plage avec leurs grands-parents quand le feu s’est abattu sur la localité balnéaire de Mati, a par ailleurs annoncé aux médias dans la nuit que les fillettes avaient été identifiées parmi les morts.
Leur sort avait ému la Grèce, leur père, Yiannis, ayant d’abord cru les reconnaître sur des photos de rescapés avant d’être détrompé. Depuis leurs visages tournaient en boucle sur les médias.
Elles ont été retrouvées enlacées avec leurs deux grands-parents sur un terrain où 26 corps calcinés avaient été découverts mardi matin. Située au bord d’une falaise, l’endroit s’est refermé comme un piège sur ces victimes, qui tentaient de gagner la mer, à quelques mètres.
Une mère de famille a également perdu son fils de 11 ans, sa fille de 13 et son époux de 54 ans, autres visages tragiques du sinistre. Elle a fait part de leur identification aux médias vendredi soir.
Selon la presse, un nourrisson de six mois est aussi décédé de problèmes respiratoires à l’hôpital en début de semaine, après avoir passé plusieurs heures sous un nuage de fumée et de cendres dans l’eau, dans les bras de sa mère, toujours hospitalisée samedi.
– « Gérer la colère » –
Les médecins légistes avaient indiqué que nombre d’enfants figuraient parmi les morts, Mati étant, à une heure d’Athènes, une station prisée de retraités y accueillant leurs petits-enfants pour les vacances scolaires.
Quatre touristes étrangers ont jusque là été recensées parmi les 25 personnes qui, selon les services légistes, avaient été identifiées samedi: un jeune marié irlandais en voyage de noce, une mère et son fils polonais, et un Belge dont la fille adolescente a été sauvée.
La confusion régnait toujours sur le nombre exact des disparus, dans l’attente de la fin des identifications mais aussi faute de recensement précis des rescapés finalement retrouvés.
L’inventaire des dégâts se poursuivait par ailleurs: selon le ministère des Infrastructures, 3.366 constructions avaient été expertisées samedi, dont un millier classés comme inhabitables et 800 très endommagées.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a assumé vendredi « la responsabilité politique » des ravages causés par l’incendie, le plus meurtrier jamais connu par le pays, mais sans rien concéder sur l’organisation des secours, dénoncée par l’opposition.
Le ministre adjoint à la Protection du citoyen, Nikos Toskas, a réaffirmé samedi sur la télé publique Ert qu’il n’y avait « pas eu d’erreurs stratégiques ». « La meilleure planifictaion au monde n’aurait pas pu » parer au sinistre, a-t-il insisté, alors que le gouvernement a mis en cause la violence des vents et l’anarchie urbanistique prévalant dans la zone depuis des décennies.
Un des nombreux bénévoles accourus sur les lieux depuis mardi pour soutenir les rescapés témoignait samedi matin devoir souvent « gérer la colère des habitants » sur la radio Skaï.
LNT avec AFP