La cheffe du Parti conservateur Theresa May démissionne ce vendredi, après avoir échoué à faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne.
Son successeur sera choisi d’ici fin juillet, et onze prétendants sont déjà sur les rangs. Voici leurs stratégies sur le Brexit :
Pour un « no deal »
Esther McVey a démissionné en novembre 2018 de son poste de ministre du Travail dans le gouvernement de Theresa May car opposée à l’accord de retrait conclu en novembre entre la Première ministre et l’UE sur le Brexit. Elle défend une « rupture nette ».
–– ANDREA LEADSOM
Fervente avocate du Brexit, la ministre chargée des relations avec le Parlement a démissionné fin mai, en désaccord avec la stratégie de Theresa May. Mme Leadsom veut quitter l’UE sans accord, espérant toutefois convenir de certains arrangements.
Elle fut finaliste malheureuse dans la course au poste de chef du gouvernement en 2016.
Prêts au « no deal » le 31 octobre
— BORIS JOHNSON
L’ancien maire de Londres « Bojo », 54 ans, a été l’un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016. Il veut que le Royaume-Uni quitte l’UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas.
Nommé ministre des Affaires étrangères dans la foulée par Theresa May, il n’a cessé de lui savonner la planche en critiquant sa stratégie dans les négociations avec Bruxelles, avant de quitter le gouvernement.
Habile et charismatique, il est le grand favori chez les militants de base.
— SAJID JAVID
Nommé en 2018 à la tête du ministère de l’Intérieur, Sajid Javid, 49 ans, cet admirateur de Margaret Thatcher, ancien banquier d’affaires et fils d’un chauffeur de bus pakistanais, s’était prononcé contre le Brexit au moment du référendum de juin 2016, mais défend désormais des positions eurosceptiques.
— DOMINIC RAAB
Nommé ministre du Brexit en juillet 2018, Dominic Raab a démissionné quatre mois plus tard, opposé à l’accord de Mme May.
Ancien avocat spécialisé en droit international, ce député ultra-libéral et eurosceptique de 45 ans, est l’une des figures de la nouvelle garde des conservateurs.
Pas prêts au « no deal » le 31 octobre
— MICHAEL GOVE
Ministre de l’Environnement et pourfendeur du plastique, cet eurosceptique de 51 ans a joué le rôle de caution pour les partisans du Brexit dans le gouvernement May.
Si Bruxelles accepte de renégocier, il est prêt à demander un nouveau report du Brexit pour éviter une sortie sans accord le 31 octobre.
Lieutenant de Boris Johnson pendant la campagne référendaire, Michael Gove lui avait retiré son soutien au moment où celui-ci s’apprêtait à briguer les fonctions de chef du gouvernement 2016, pour présenter sa propre candidature, avant d’être éliminé lors des votes des membres du parti.
— JEREMY HUNT
Le ministre des Affaires étrangères, 52 ans, avait soutenu le maintien dans l’UE avant de changer d’avis, déçu par l’approche « arrogante » de Bruxelles dans les négociations.
Si cet ancien homme d’affaires, parlant couramment le japonais, a dit qu’un « no deal était mieux que pas de Brexit », il estime désormais que chercher à obtenir une sortie sans accord en octobre serait « un suicide politique » pour les conservateurs au pouvoir.
— MARK HARPER
Le député Mark Harper, 49 ans, se targue d’être le seul candidat à ne pas avoir servi sous le gouvernement de Theresa May.
Cet ancien responsable de la discipline parlementaire chez les Tories estime qu’il faut repousser la date du Brexit pour garantir une sortie avec accord. Toutefois, si ce report n’avait pas l’effet escompté, il serait prêt à un « no deal ».
Contre un « no deal »
— RORY STEWART
Ministre du Développement international, Rory Stewart, 46 ans, est un baroudeur qui a servi en Irak comme gouverneur adjoint de la coalition après l’invasion américaine en 2003 et traversé seul l’Afghanistan pendant un mois en 2002.
— MATT HANCOCK
Ancien économiste de la Banque d’Angleterre, le ministre de la Santé Matt Hancock, 40 ans, a d’abord été chargé du portefeuille du Numérique.
Pour un second référendum
— SAM GYIMAH
Ancien secrétaire d’Etat aux Universités, Sam Gyimah a quitté ses fonctions en novembre pour soutenir la tenue d’un second référendum sur le Brexit avec trois options : sortie avec accord, sans accord, ou maintien dans l’UE.
Opposé à un « no deal », lui voterait pour un maintien.
LNT avec Afp