L’affaire de la confirmation de la validité et de la légalité des enregistrements effectués, en août 2015 à Paris, par l’avocat marocain Me Hicham Naciri lors de ses entretiens avec les deux ripoux de la presse française, Catherine Graciet et Eric Laurent, par la Cour d’Appel de Reims, a certes fait la Une des titres nationaux.
Mais, sans doute n’a-t-elle pas été assez commentée pour ce qu’elle exprime vraiment, à savoir la puissance de l’indépendance de la justice, en France notamment.
En effet, deux cours d’Appel, et non des moindres, celles de Paris et de Reims, ont jugé que la procédure suivie par l’avocat marocain, en pleine coordination avec les services compétents de la police judiciaire parisienne, était légale et conforme au Droit.
Une procédure que la Cour de Cassation avait cru bon d’invalider, dans un premier temps, en septembre 2016, à la requête des avocats des deux journalistes passablement véreux.
Cet arrêt confirmatif de la Cour d’appel de Reims remet donc les pendules à l’heure si l’on peut dire et confirme donc que les deux maîtres-chanteurs, Laurent et Graciet, seront bien jugés pour leur forfait, à savoir une tentative d’extorsion de fonds et de chantage à l’endroit du Roi Mohammed VI. Ce qui pourrait leur valoir cinq années de prison et 75 000 euros d’amende chacun.
La défense du Maroc, assurée notamment par le célèbre avocat Me Dupond-Moretti, véritable star des prétoires, est donc aujourd’hui en bonne position pour faire valoir l’incroyable malhonnêteté de ces deux journalistes.
Graciet et Laurent, longtemps, trop longtemps, ont prétendu être tout à la fois, des spécialistes du Maroc (et du Makhzen), des victimes du pouvoir royal marocain, des héros de la presse d’investigation. Ils ont durant les premiers mois de l’affaire et jusqu’à l’arrêt de la Cour de Cassation, bénéficié de l’incroyable et même inadmissible indulgence d’une grande partie de leurs confrères de l’Hexagone, de la complaisance teinte de mauvaise foi des chaînes publiques de télévision comme France 2 et France 3, mais aussi de la scandaleuse « omerta» qui a caractérisé le Landerneau médiatique français au lendemain de l’arrêt de la Cour d’appel de Reims il y a quelques jours.
La presse française n’est pas aussi indépendante et responsable que l’est la Justice de ce pays et Graciet et Laurent ne sont pas les seuls à en faire les (justes et légitimes) frais.
Un certain François Fillon, qui a voulu se présenter comme le parangon de la vertu, de l’honnêteté et de la probité, attend lui aussi de connaître son sort, alors qu’une enquête est diligentée pour savoir s’il ne s’est pas rendu coupable de dilapidation de fonds publics en salariant aux frais de la République, sa femme et deux de ses enfants.
La Justice, en démocratie, est ce pouvoir qui permet de ramener riches, puissants, célébrités et autres grands de ce monde au seul rang qui mérite vraiment d’être occupé par tous, celui de simples justiciables !
La France en donne aujourd’hui l’exemple, mais pas seulement.
Donald Trump, en effet, a eu à connaître, lui aussi, ses premières déconvenues en tant que Président des Etats-Unis d’Amérique lorsque son décret anti-immigration a été « retoqué » par deux cours fédérales américaines quelques heures à peine après la signature en grande pompe dans le Bureau Ovale d’un texte qui divise l’Amérique et qui effraie tous les Musulmans de la planète!
Voilà qui peut rassurer et conforter tous les partisans du Droit, où qu’ils soient de part le monde, et, sans doute également, donner envie à tous les magistrats, de tous les pays (…), de suivre l’exemple de leurs confrères français et américains !