La Commission européenne a indiqué lundi avoir entamé une « enquête préliminaire » à l’encontre de Google et de Facebook, afin de savoir comment ils collectent les données personnelles de leurs utilisateurs et à quelles fins.
« La Commission a envoyé des questionnaires dans le cadre d’une investigation préliminaire sur les pratiques de Google et Facebook concernant l’utilisation des données » des utilisateurs, a indiqué dans un courriel à l’AFP une porte-parole de l’exécutif européen.
« Ces enquêtes portent sur la manière dont les données sont collectées, traitées, utilisées et monétisées, y compris à des fins publicitaires », a ajouté cette porte-parole.
Comme à son habitude, la Commission n’a pas précisé à qui avaient été envoyés ces questionnaires. Il s’agit d’une étape préliminaire qui peut déboucher sur une enquête formelle.
Lors d’une conférence lundi à Bruxelles, Nick Clegg, directeur mondial des affaires publiques de Facebook, questionné sur l’investigation de Bruxelles, a refusé d’y répondre de façon spécifique.
Facebook fait l’objet d’enquêtes sur diverses questions « dans le monde entier », a-t-il dit.
Il a cependant mis en garde les régulateurs de ne pas se laisser enfermer dans un raisonnement inadapté quand il s’agit de données.
« Cette formule que l’on entend souvent +les données sont du pétrole+ est profondément inutile. Ce n’est pas quelque chose que l’on extrait du sol, que l’on brûle dans un moteur, et voilà », a-t-il dit.
« Les données sont infiniment divisibles et infiniment partageables. Les données sont quelque chose que vous pouvez à la fois partager et garder en même temps », a-t-il ajouté.
« Pour une entreprise comme Facebook, nous exhortons les régulateurs et législateurs à ne pas se laisser piéger par des comparaisons qui ne s’appliquent pas au monde numérique », a-t-il poursuivi.
De son côté, un porte-parole de Google a affirmé, dans un courriel à l’AFP: « nous utilisons les données pour rendre nos services plus utiles et pour afficher des publicités pertinentes ».
« Nous donnons aux gens les moyens de gérer, supprimer ou transférer leurs données », a-t-il poursuivi. Et de promettre de « continuer à participer avec la Commission à cette importante discussion ».
Il y a trois ans, le 26 septembre 2016, la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait déjà prévenu qu’elle allait « surveiller de très près » les entreprises qui collectent et utilisent des données personnelles, comme Facebook, WhatsApp (détenu par Facebook) ou Google.
La Danoise, qui a, depuis son entrée en fonction à la Commission en novembre 2014, infligé à Google trois amendes pour abus de position dominante dans différents secteurs avait alors prévenu: « les compagnies qui utilisent des +mégadonnées+ (ou « big data ») doivent respecter les règles ».
Dans la nouvelle Commission européenne, Mme Vestager est montée en grade: elle est désormais vice-présidente, détient toujours le portefeuille de la concurrence, mais est en outre chargée de la régulation du numérique.
Par ailleurs, Facebook a annoncé lundi le lancement d’un nouvel outil pour que ses utilisateurs en Irlande puissent transférer facilement des photos et vidéos vers Google Photos, un service proposé par son concurrent.
Il a promis d’étendre, à l’avenir, ce service à d’autres pays et à d’autres plateformes.
LNT avec Afp