Mark Reuss, le président de General Motors, lors d'une conférence de presse sur le site du constructeur à Detroit-Hamtramck, le 27 janvier 2020 © AFP/Archives JEFF KOWALSKY
Le constructeur américain General Motors (GM) a fait part jeudi de son intention d’accélérer ses efforts dans les véhicules électriques et autonomes avec 7 milliards de dollars d’investissements supplémentaires d’ici 2025 pour mieux faire face à Tesla et à de jeunes concurrents.
Avec les 20 milliards déjà annoncés avant la pandémie, le montant consacré à ces deux segments de croissance sera supérieur à celui dédié au développement des véhicules roulant à l’essence et au diesel, a souligné la patronne du groupe Mary Barra, lors d’une conférence organisée par Barclays.
Le constructeur américain s’est fixé un nouvel objectif: produire 30 nouveaux modèles de véhicules électriques d’ici 2025. Il ambitionnait jusqu’à présent d’en assembler 20 d’ici 2023.
Les quatre marques du groupe — Cadillac, GMC, Chevrolet et Buick — auront toutes leurs versions, l’idée étant de proposer une large gamme de prix et de modèles destinés aussi bien à la conduite sportive qu’au transport des familles.
Le but final est de « devenir le groupe vendant le plus de véhicules électriques en Amérique du Nord », a asséné Mme Barra. Le marché est actuellement nettement dominé par Tesla, qui a pris une large avance.
« Si on se compare à la concurrence sur le marché des véhicules électriques, on pense avoir plus de flexibilité, de polyvalence, d’échelle et d’expérience que n’importe qui d’autre », a toutefois estimé Doug Parks, responsable du développement de produits chez GM.
– Négociations avec Nikola –
Le constructeur de Détroit avait été le premier grand groupe automobile à produire un véhicule électrique dans les années 90. Mais il a depuis largement été dépassé par la société d’Elon Musk, qui a su remettre au goût du jour cette technologie sur fond de lutte contre le réchauffement climatique.
Les efforts supplémentaires fournis par GM « peuvent aider l’entreprise à entrer de nouveau pleinement dans le jeu », estime Art Wheaton, spécialiste du marché automobile à l’université Cornell.
En termes de perception du public, Tesla est clairement en tête « grâce à l’envolée continue de son action en Bourse et au style de ses véhicules », souligne-t-il auprès de l’AFP. Volkswagen, poussé par le scandale sur les émissions diesels, « a pris quelques bonnes décisions pour bien se positionner », ajoute-t-il.
GM est un peu à la traîne au moment même où le futur président des Etats-Unis, Joe Biden, pourrait « décider de rejoindre l’Accord de Paris et d’imposer des règles plus favorables à l’environnement », relève le spécialiste.
Le groupe, particulièrement présent en Chine, doit aussi prendre en compte la volonté des autorités du pays d’encourager les véhicules moins polluants.
Pour rattraper son retard, GM prévoit d’avancer le lancement de la production des versions électriques de plusieurs modèles: fin 2021 pour le Hummer, la mythique version du 4X4 à tout-faire de l’armée américaine, et au premier trimestre 2022 pour la première Cadillac électrique, qui aura ainsi neuf mois d’avance sur le calendrier initial.
Les dirigeants de GM ont en revanche refusé jeudi de faire des commentaires sur les négociations en cours avec le concepteur de camions électriques et à hydrogène Nikola.
Quelques jours après l’annonce d’un partenariat stratégique et financier entre les deux groupes début septembre, une société d’investissement a accusé Nikola d’être une vaste supercherie et GM a dans la foulée décidé de rediscuter de leur arrangement.
LNT avec Afp